La tradition ecclésiastique appelle ethnè "les nations, les gentils, les païens, par opposition aux chrétiens ". Toutefois, pendant longtemps, on n'a établi aucune distinction entre les populations européennes et les tribus du reste du monde, qui étaient désignées du terme de "nations ". Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle que le sens ancien du mot "ethnie " a été reprise par les théoriciens modernes, mais uniquement en référence à une problématique raciale. Dans l'Essai sur l'inégalité des races humaines (1854), le comte de Gobineau l'emploie concurremment avec les termes de "race ", de "nation " et de "civilisation ", mais, par ailleurs, on a aussi le sentiment que le mot désigne, chez lui, le mélange des races et la dégénérescence qui en résulte.
C'est à peu près le même sens et la même ambiguïté qu'on retrouve chez Georges Vacher de Lapouge, qui fut le premier à introduire la notion d'ethnie dans la langue française. Regnault, dans la séance du 19 juillet 1939 de la Société d'anthropologie de Paris, définit comme "ethnies " ou "glossethnies " les communautés linguistiques pour les distinguer des races. La même démarche prévaut chez Shirokogoroff, qui, dans un article consacré à la théorie de l'ethnos, essaie vainement de donner un contenu concret à cette notion et de se démarquer de la biologie, tout en insistant sur la définition relationnelle de l'ethnie. Le terme a longtemps désigné une catégorie inférieure à celle de Nation.
[...] Regnault, dans la séance du 19 juillet 1939 de la Société d'anthropologie de Paris, définit comme "ethnies " ou "glossethnies " les communautés linguistiques pour les distinguer des races. La même démarche prévaut chez Shirokogoroff, qui, dans un article consacré à la théorie de l'ethnos, essaie vainement de donner un contenu concret à cette notion et de se démarquer de la biologie, tout en insistant sur la définition relationnelle de l'ethnie. Le terme a longtemps désigné une catégorie inférieure à celle de Nation. Mais il convient d'inscrire la notion d'ethnie dans une perspective historique. [...]
[...] Bateson. Elle ne peut émerger que lorsque des groupes ont un minimum de contacts entre eux (ces groupes devenant ethnie), et qu'ils doivent entretenir des idées de leurs spécificités réciproques afin de reproduire leur existence en tant qu'ethnie. Néanmoins si l'on désire dépasser cette définition, diverses théories doivent être envisagées. L'ethnicité peut être étudiée à trois niveaux. Elle correspond d'abord aux processus d'identification individuelle à une ethnie. L'ethnicité doit aussi être étudiée comme un processus de mobilisation groupale d'action collective. [...]
[...] Dans les deux cas, des mouvements de retour aux sources ou d'"authenticité " s'enracinent bien dans la réalité urbaine : ils sont une projection citadine sur une réalité rurale et passée purement imaginaire. C'est effectivement l'éloignement social et géographique qui, dans le monde entier, permet de donner pureté et homogénéité à un milieu hétérogène et hiérarchisé. La refondation actuelle des termes d'ethnie et d'ethnicité permet donc de les réconcilier avec des théories universelles. [...]
[...] " Pour Barth, c'est le quatrième point, celui de l'attribution qui est le plus important : " Une attribution catégorielle est une attribution ethnique si elle classe une personne dans les termes de son identité la plus fondamentale et la plus générale, identité qu'on peut présumer être déterminée par son origine et son environnement. Dans la mesure où les acteurs utilisent des identités ethniques pour se catégoriser eux-mêmes et les autres dans des buts d'interaction, ils forment des groupes ethniques au sens organisationnel du terme. " F. Barth introduit aussi la notion de "limites ethniques limites qui sont à la fois maintenues et franchies par les populations. Ce rapide inventaire des différentes définitions de l'ethnie montre la grande convergence des positions sur ce thème. [...]
[...] Les analyses de l'ethnicité doivent tenir compte de ces trois niveaux. De nombreuses catégories dans les analyses de l'ethnicité peuvent être distinguées: les théories substantialistes et non substantialistes ; les premières examinent le contenu culturel de l'ethnicité alors que les secondes étudient les dimensions identitaires de l'ethnie. L'ethnicité fait aussi lieu d'analyses marxistes. Les approches non substantialistes s'affirment dans les théories instrumentalistes de la "nouvelle ethnicité " et celles du choix rationnel. Conclusion Le tribalisme et la renaissance du régionalisme à laquelle on assiste en Europe peuvent être attribués au sentiment d'ethnicité c'est-à-dire au sentiment d'appartenance à l'ethnie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture