Dans cet ouvrage, l'auteur analyse le dévoiement du sens de la coopération. La coopération internationale, ensemble « d'actions communes à sommes positives » a entraîné, selon l'auteur, une véritable soumission des pays du Sud aux pays du Nord. En adoptant un ton assez critique, l'auteur démontre toutes les faiblesses du système d'aide internationale et s'interroge sur son utilité. Pour réinitier l'interdépendance qui existe entre Nord et Sud, il propose de définir les enjeux des « biens publics mondiaux » à l'échelle planétaire. Ce programme difficile à introduire voire utopique car allant à l'encontre des intérêts privés, nécessite un nouveau pouvoir légitime issu de la démocratie participative...
[...] Un grand absent dans les négociations internationales est la monnaie ; est-ce un bien public mondial ? La coopération internationale est pourtant fondée sur la conception du recyclage de l'épargne internationale publique non affectée par les États donateurs dans leur économie, en faveur des pays en développement. Elle aboutit à une politique monétaire restrictive car toute la création monétaire internationale s'est basée sur une relation de pouvoir asymétrique au niveau de la planète, calant les parités monétaires de chacune des monnaies nationales sur le dollar ou les monnaies européennes. [...]
[...] L'auteur examine le problème des flux privés incontrôlables et le solde des transferts négatifs. D'autre part, plus qu'une simple critique, il propose des bases de réflexion et de solution à partir de concepts économiques tels que la définition de biens publics mondiaux ou la monnaie unique. L'analyse de l'auteur semble toutefois présenter une certaine contradiction : il affirme que l'aide a une efficacité très limitée sans aller au bout de sa logique ; la conséquence serait de dire que cette aide est donc devenue inutile, voire nuisible. [...]
[...] Toutes ces représentations sont des réponses techniques à des phénomènes d'évolution des sociétés qui sont par définition politiques, c'est-à-dire du domaine de la délibération et de choix entre acteurs. La coopération doit être refondée autour de cette analyse politique Dialogue Nord-Sud et bien publics mondiaux Le concept de biens publics mondiaux est fondamentalement politique. Les biens publics mondiaux sont à définir dans le cadre de la négociation, du dialogue entre des acteurs ayant des intérêts divergents, ils sont peut- être l'occasion pour les pays dits du Sud de participer réellement aux négociations internationales. La coopération devrait être le fruit de négociations. [...]
[...] Les bénéficiaires passent une large partie de leur temps dans la coordination et la négociation avec les bailleurs de fonds. Le système tend à se déconnecter des circuits de l'économie réelle sur le terrain pour se constituer en système autonome, en "bulle financière", qui s'auto- entretient : chaque action extérieure va le plus souvent générer ses propres problèmes, qu'il faudra résoudre par une autre aide. Ce système international d'aide inhibe la formulation de véritables stratégies de développement. Le défi majeur de ce début de XXIème siècle est de porter le débat sur les futurs possibles des sociétés et sur la construction de leur espace politique. [...]
[...] Brunel, peut permettre de financer les politiques sociales indispensables pour atténuer les inégalités de développement. L'aide à elle seule, n'a jamais permis de développer un pays, mais elle y a notablement contribué en fonction de l'engagement du pays destinataire. Sources P. Bauer, Mirage égalitaire et Tiers Monde, PUF, Collection Echange S. Brunel, Coopération Nord-Sud, Que sais-je S. Latouche, L'occidentalisation du monde : essai sur la signification, la portée et les limites de l'uniformisation planétaire, Paris, Découverte G. Rist, Le développement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture