La confrontation Est-Ouest et le recours au politico-religieux ont fini par bouleverser la donne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La guerre froide avait déjà ouvert la boîte de Pandore pour mettre fin à l'occupation de l'Afghanistan par l'Union Soviétique. En a résulté l'émergence d'un islamisme armé, allié des USA.
La problématique de l'islamisme armé s'est prolongée par la deuxième guerre du Golfe (2003) et la radicalisation des Sunnites face à l'équipe chiite au pouvoir démocratiquement élue sous occupation américaine.
[...] Or chacun des États arabes du Moyen-Orient est composé de tribus plus ou moins nombreuses et puissantes. Pour illustrer la force qu'elles représentent, prenons l'exemple de la tribu des Chaitat (d'obédience sunnite) en Syrie, qui avait passé des accords de neutralité avec l'État islamique d'Irak et du Levant, devenu un Califat qui contrôle la plus grande partie de Deir Ezzor, riche province pétrolière. Cette tribu de Chaitat allait subitement prendre les armes après l'arrestation de trois de ses membres par l'EI, qui à l'issue des violents combats dût alors se retirer de trois villages de cette province. [...]
[...] Montée en puissance des armées islamistes, les tribus en embuscade La confrontation est-ouest et le recours au politico-religieux ont fini par bouleverser la donne au Moyen-Orient et en Afrique du nord. La guerre froide avait déjà ouvert la boîte de pandore pour mettre fin à l'occupation de l'Afghanistan par l'Union soviétique. En a résulté l'émergence d'un islamisme armé, allié des USA. La problématique de l'islamisme armé s'est prolongée par la deuxième guerre du Golfe (2003) et la radicalisation des sunnites face à l'équipe chiite au pouvoir démocratiquement élue sous occupation américaine. [...]
[...] Un tel projet est moins simpliste qu'il ne peut sembler. Pour avoir une idée de la force que représente l'islamisme armé, il suffit de se souvenir des guerres les plus longues et les moins fructueuses qu'a eu à livrer en quarante ans l'armée israélienne, première puissance militaire du Moyen- Orient. Au Liban d'abord en 2006 contre le Hezbollah. Puis à Gaza en juillet 2014. Sans aborder l'impuissance avérée d'Israël à démanteler le parti de Dieu libanais, évoquons simplement la guerre contre le Hamas, petit poucet de l'islamisme combattant et qui a tenu tête à Tsahal quatre semaines, sur une superficie d'à peine 360 copieusement bombardée. [...]
[...] Ce modèle, qui fait des émules dans les États environnants du Moyen-Orient, pourrait s'étendre à l'ensemble du monde arabo-islamique et y faire voler en éclat toute cohésion nationale, prédisposant à la fragmentation généralisée dans cette région du globe. Et en cela, le mode opératoire tribal s'apparente à l'idée de Califat ou d'Émirat. En cas d'éradication par les puissances occidentales des groupes jihadistes, les chefs de tribus débarrassés de tutelle nationale affirmeraient leurs prétentions sur leurs propres communautés, leurs clans, leurs familles. Devenant ainsi des acteurs clés sur le plan international. [...]
[...] Car toute tribu est elle-même constituée de clans formés d'une ou plusieurs familles. Les chefs de famille doivent rendre des comptes aux chefs de clan, qui obéissent au patriarche de la tribu, se référant eux-mêmes à la hiérarchie religieuse qui depuis près d'un siècle est soumise au chef d'État, responsable de l'unité nationale. Mais si l'autorité étatique n'est plus assez imposante, les nombreuses tribus qui composent l'État arabo-musulman peuvent sans crainte afficher leur hostilité à l'État. En l'absence de pouvoir étatique, la notion tribale prendrait le pas sur la cohésion nationale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture