L'auteur met en cause l'idée que l'on assiste à une réelle moralisation des relations internationales. Il ne s'agit, pour lui, que d'une moralisation de façade puisque les préoccupations humanitaires, qu'il définit comme la volonté de protéger des groupes humains menacés par des violations massives des droits de l'homme, sont largement instrumentalisées par les Etats.
Fabien DUBUET part d'un constat, celui de l'accroissement du recours aux interventions armées officiellement justifiées par la protection des populations menacées d'atteintes graves aux droits de l'homme. Or, l'auteur montre ici que ces justifications apparentes se révèlent secondaires par rapport aux intérêts politico-stratégiques et que la protection des populations est largement négligée dans la conduite des opérations. Face à cette évolution, plusieurs initiatives ont vu le jour pour tenter de clarifier la doctrine d'intervention en cas de violation grave des droits de l'homme. Mais aucune des propositions suggérées n'a, pour l'instant, été suivie par les Etats, de sorte que les ONG conservent un rôle essentiel à la fois d'alerte et de promotion d'un droit d'intervention humanitaire...
[...] L'opération Pallister, menée par la Grande-Bretagne en Sierra Leone en marge de la Minusil, la mission de l'ONU, illustre cette évolution La gestion de crises par des coalitions ad hoc ou par l'intermédiaire d'organisations internationales en minimisant, voire en court-circuitant totalement les Nations-Unis, tend donc à devenir la forme privilégiée de règlement des différents. Les interventions armées sont presque toujours justifiées par des considérations humanitaires. II- L'instrumentalisation des préoccupations humanitaires Après avoir souligné l'importance de la gestion de crise aujourd'hui, l'auteur démontre que les justifications humanitaires constituent toujours un paravent aux intérêts politico-stratégiques des Etats engagés dans les interventions. Pour lui, les situations humanitaires sont systématiquement instrumentalisées. [...]
[...] Sur le plan national, l'auteur met en évidence la réorganisation des appareils de défense vers la capacité de projection de forces sur des théâtres extérieurs, capacité qui serait devenue un critère essentiel de la puissance d'un Etat. C'est notamment vrai pour la France qui cherche par ce biais à maintenir son rang sur la scène internationale. L'auteur met ainsi l'accent sur la régionalisation croissante de la gestion de crises et du maintien de la paix. Ce mouvement soutenu par les Etats- Unis se traduit par une marginalisation de l'ONU au profit d'organisations régionales ou de coalitions ad hoc dirigées par une nation. [...]
[...] Militaro-humanitaire : la confusion des genres Résumé : L'auteur met en cause l'idée que l'on assiste à une réelle moralisation des relations internationales. Il ne s'agit, pour lui, que d'une moralisation de façade puique les préoccupations humanitaires, qu'il définit comme la volonté de protéger des groupes humains menacés par des violations massives des droits de l'homme, sont largement instrumentalisées par les Etats. Fabien DUBUET part d'un constat, celui de l'accroissement du recours aux interventions armées officiellement justifiées par la protection des populations menacées d'atteintes graves aux droits de l'homme. [...]
[...] L'intervention aurait permis à l'OTAN de s'affranchir de la tutelle de l'ONU et les Etats-Unis paraissaient davantage préoccupés de garantir la sécurité de l'approvisionnement du pétrole via la mer Caspienne et la mer Noire que de protéger les populations albanaises. Il met également en évidence l'instrumentalisation de la justice internationale. Le statut de la Cour pénale internationale (CPI) révèle la volonté des Etats signataires de garder la cour sous contrôle puisque le Conseil de sécurité aura la possibilité de suspendre le travail de la CPI pendant douze mois renouvelables sur invocation du chapitre VII de la charte de l'ONU. L'auteur montre qu'en dépit des justifications humanitaires, la protection des populations est un souci mineur dans la conduite des opérations. [...]
[...] Le but du SG est notamment de conduire le Conseil de sécurité à qualifier ce type de violations de menace à la paix contre la paix et la sécurité internationales au sens de la charte ; - il se prononce pour la constitution d'une force de réaction rapide au sein de l'ONU, mesure qualifiée de nécessité absolue dans son discours de Bangkok du 11 février 2000. - il souhaite un renforcement des capacités de protection des populations pour les opérations de maintien de la paix. Plus précisément, le rapport souhaite que le conseil de sécurité clarifie sa position sur la question de l'emploi de la force par les casques bleus au cours des opérations de maintien de la paix. Ce rapport a suscité de vives oppositions parmi les Etats membres de l'ONU et a été très peu suivi par le conseil de sécurité. [...]
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