Fiche de relations internationales, questions internationales en PREP ENA: Le Maroc après Hassan II
Hassan deux, monarque absolu de droit divin s'est éteint le 23 juillet 1999, après 38 années de pouvoir sans partage. Ce roi s'était associé à la fondation d'un pouvoir très fort, au détriment des droits fondamentaux de la collectivité nationale. Ses 38 ans de règnes sont marquées par le dessein d'asseoir le pouvoir de la monarchie alaouite tout en fortifiant l'ordre et la cohésion de l'état marocain. Avec l'avènement de son fils, le roi Mohamed VI, est né l'espoir d'un Maroc nouveau mais bien que le pays, dont la population est majoritairement jeune, attende des changements réels, ces deniers ne peuvent apparaître du jour au lendemain.
[...] Les changements à venir doivent être inscrits dans les textes. Ce que l'on appelle le système Basri, fondé, à l'échelon régional, sur une prépondérance des gouverneurs, dont le corps vient d'être largement renouvelé, l'est également. La carte électorale, modelée par l'ancien ministre, façonne les deux Chambres (Mohamed VI a laissé entendre que la seconde était inutile). Il faudra bien un jour modifier cette fameuse carte par des élections et un nouveau code électoral. C'est alors que l'on verra si le Maroc est réellement sur la voie du changement. [...]
[...] Un gouvernement qui a été qualifié de "belle au bois dormant" peut-il aller plus vite dans une société trop marquée encore par ses traditions - les manifestations contre le statut de la femme l'ont démontré - et privée d'une culture d'entrepreneurs? Comme nous l'avions déjà constaté, les gestes du roi, pour bien venus qu'ils soient ne peuvent remplacer un projet cohérent. Et un projet demande un sursaut national. Aujourd'hui, nous constatons beaucoup de bonne volonté, mais les Marocains sont prêts-ils prêts pour ce sursaut ? [...]
[...] Peut- on parler de démocratie tant qu'il n'existe pas une classe moyenne qui ait la possibilité de donner l'impulsion à une vie démocratique ?Pour l'heure seule de la population appartient à une classe moyenne émergente, le reste se départage entre une élite opulente et une masse de pauvres. De telles inégalités révèlent bien que la question d'institutions démocratiques est moins importante aux yeux du plus grand nombre que celle de l'amélioration de leur niveau de vie. 2)Le danger des espoirs déçus Si les inégalités ne sont pas résorbés pacifiquement au plus tôt, grâce à une amélioration du quotidien des plus nombreux qui sont fort démunis, la bombe sociale ne manquerait pas d'éclater. [...]
[...] 2)Un même monarchie Le jeune roi hérite d'une constitution (révisée en 1996) qui lui donne des pouvoirs forts dont il compte bien user. Le nouveau monarque a nommé des proches du palais à des postes clés de l'Etat, révélant ainsi que malgré les symboles de ruptures, il n'en demeure pas moins une continuité indéniable du régime.Dans ce contexte où Mohammed VI refuse de jouer les souverains en retrait à l'image de Juan Carlos ou de la monarchie britannique, ne subsisteront à terme, indépendamment du pouvoir économique, que trois forces politiques : le Palais, l'armée dont on ne peut anticiper les réactions en cas de crise de régime, et les islamistes qui opposent un projet de société là où le roi se contente de gestes emblématiques. [...]
[...] Conclusion Un bilan en pointillé Le taux élevé de chômage et la progression de la pauvreté, tels sont les deux grands maux du Maroc. Et si le gouvernement Youssoufi a connu des succès quant à l'établissement de l'Etat de droit et au respect des libertés publiques et individuelles, il reste très en deçà des promesses qui devaient amener les réformes structurelles dont le Royaume a impérativement besoin pour aborder le XXIème siècle. Le frein essentiel étant les pesanteurs du passé, liées à cette institution à mutation lente qu'est le Maghzen. [...]
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