Petit pays mal connu en Europe (25 333 km2 de superficie, soit la moitié de la Suisse), la Macédoine a acquis son indépendance très récemment (1991) et est toujours en phase de construction de son identité nationale. Son existence est contestée tant à l'extérieur par certains Etats frontaliers, qu'à l'intérieur par certaines minorités ethniques présentes sur son territoire. La stabilité de ce jeune Etat, mise à l'épreuve par les tensions internes et les pressions externes, est donc au cœur des préoccupations des dirigeants politiques macédoniens.
[...] Les deux camps en appellent à une intervention de l'OTAN qui aboutit à l'obtention d'un cessez le feu le 5 juillet 2001. Le 8 août 2001 la signature des accords d'Ohrid met fin à la lutte entre les rebelles albanais de l'UçKM et les forces gouvernementales. Les solutions apportées au conflit sont les suivantes : -La langue albanaise est déclarée langue officielle dans les zones où les albanophones représentent au moins 20% de la population. Au parlement de Skopje, l'usage de l'albanais est autorisé et les lois doivent être rédigées dans les deux langues. [...]
[...] Au-delà de ces raisons officielles, la Grèce redoute que la République de Macédoine à terme n'éclate et ne soit partagée entre la Bulgarie et l'Albanie. Elle craint également une alliance entre la Macédoine et la Turquie qui menacerait la Grèce. Enfin, l'indépendance de Skopje risque de réactiver la minorité slave présente en Grèce. Le 13 septembre 1995, sous l'égide des Américains, un accord est signé qui permet la levée du blocus moyennant l'abandon par Skopje du drapeau antique et la modification de certains points de la Constitution considérés comme irrédentistes. [...]
[...] -Le désarmement de la guérilla est envisagé. -Une amnistie prévue pour les combattants ne relevant pas de crimes à soumettre au tribunal international de La Haye. Il s'agit cependant d'une paix bancale imposée par les occidentaux et l'apaisement n'est pas immédiat. Les Etats-Unis envoient en Macédoine une force de 3000 hommes, à laquelle la France et l'Allemagne participent, qui procède à l'opération de désarmement de la "guérilla" albanaise ("moisson essentielle"). L'OTAN monte une opération de maintien de la paix baptisée "Amber Fox" pour garantir l'application des accords signés. [...]
[...] Il s'agit donc d'une paix fragile. Des incidents militaires créés par les structures paramilitaires des Albanais du Kosovo sont toujours à craindre. Les affrontements qui ont eu lieu ont creusé un fossé entre les deux communautés albanaise et macédonienne qu'il sera désormais difficile de combler. La Macédoine compte sur la perspective d'intégration européenne et de développement pour garantir sa stabilité et faire barrage aux courants favorables à une purification ethnique et à la création d'une grande Albanie. C'est en protégeant les droits individuels des citoyens indépendamment de leur appartenance ethnique que la Macédoine pourra mieux défendre les droits de ses minorités. [...]
[...] Le conflit récent avec la minorité albanaise La fragile stabilité de la République macédonienne est ébranlée par la guerre du Kosovo. En effet, pendant la période des bombardements de l'OTAN, de mars à juin 1999, la Macédoine doit accueillir plus de réfugiés albanais du Kosovo fuyant la répression serbe dans des camps organisés par l'ONU et les ONG. A la fin des hostilités, les organismes de l'ONU s'efforcent de réinstaller ces réfugiés chez eux, mais ayant tout perdu, ceux-ci ne tiennent guère à regagner leur pays et préfèrent s'établir chez leurs "frères" albanais de Macédoine. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture