Les Kurdes occupaient la partie orientale du Kurdistan il y a quelques 3 000 ans, avant de s'étendre à l'Ouest à la chute de l'Empire assyrien. Le traité de Sèvres en 1920 reconnaît le droit du peuple kurde à l'indépendance et préconise la création d'un Etat national sur le territoire de l'ancien Kurdistan ottoman. Mais la guerre d'indépendance turque menée par « Atatürk » remet en cause ces dispositions. Le traité de Lausanne (1923) fait entrer dans les frontières turques les territoires kurdes. En 1924, l'Etat turc nie officiellement la langue, la culture et l'identité kurde.
Dans le même temps, le wilayat de Mossoul est rattaché, sur décision de la SDN (1925), à ceux de Bagdad et Bassorah pour former sous l'égide britannique le futur Irak (1930). Les révoltes se multiplient tout au long de l'entre-deux-guerres, mais sont constamment réprimées.
Aujourd'hui, la chute de Saddam Hussein et la démocratisation de la Turquie (ainsi que sa volonté d'intégration européenne) sont autant de facteurs qui peuvent laisser espérer aux Kurdes leur reconnaissance.
Mais les Kurdes occupent un territoire stratégique (1), et est divisé par des lignes de fragmentation multiples (2) ce qui rend la construction de la nation kurde difficile...
[...] Elle fera environ victimes entre 1984 et 1990. L'emprisonnement d'Oçalan en 1999 marque un tournant radical dans la politique du PKK qui cesse de prôner la violence, mais revendique désormais le respect de la démocratie en Turquie. Au printemps 2002, le PKK, placé sur la liste des organisations terroristes par l'UE, devient le KADEK (congrès pour la liberté et la démocratie du Kurdistan). La volonté turque d'intégration de l'Union européenne a contribué à une évolution de la positon vis à vis de la population kurde (abolition de la peine de mort, droits linguistiques et culturels reconnus aux Kurdes Conclusion Faisant fi de leurs particularismes, les Kurdes font de leur identité un choix politique, envers et contre le répression organisée par les Etats centraux. [...]
[...] le Kurdistan d'Irak : l'autonomie kurde reste fragile En 1970, après 9 ans de guerre mené par le Parti Démocratique Kurde (PDK) de Barzani, l'Irak négocie la création d'une région autonome kurde au nord- est du pays. L'échec des négociation entraîne la poursuite du conflit, alimenté par le soutien iranien aux kurde irakiens. Lorsque l'Iran retire son soutien, en 1975, le conflit prend quasi-fin et les années 80 marquent l'apogée de la répression de Saddam Hussein (génocide kurde). Après la Première Guerre du Golfe, les kurdes d'Irak sont à nouveau la cible du régime irakien et la résolution 688 de l'ONU met en place une zone de protection (avril 1991). [...]
[...] Mais les Kurdes occupent un territoire stratégique et est divisé par des lignes de fragmentation multiples ce qui rend la construction de la nation kurde difficile Un peuple au cœur d'enjeux politico-économiques rendant difficile la construction de la nation kurde le peuple kurde : un outil politique pour les Etats centraux en politique interne Les divisions internes des kurdes ont été exploitées et souvent attisées par les Etats abritant la population kurde. Diviser pour mieux régner a longtemps été la logique de la politique intérieure. En effet, la question kurde a été perçue au niveau national comme un frein aux politiques d'homogénéisation des Etats en construction. La revendication identitaire des minorités kurdes a remis en cause la légitimité des Etats centraux. Bien que les réponses aient été différentes dans les formes, l'objectif global est constamment resté l'assimilation et l'intégration des populations kurdes. [...]
[...] - Ainsi l'Iran a utilisé les Kurdes d'Irak contre Bagdad, et l'Irak a fait de même avec les Kurdes d'Iran contre Téhéran. - La Grèce, en conflit avec la Turquie à propos de Chypre, a soutenu le mouvement kurde du PKK pour affaiblir le pouvoir turc. - Les Etats-Unis sont restés proches des kurdes d'Irak pour les utiliser et affaiblir le régime de Saddam Hussein. Ainsi, les Kurdes ont souvent fait l'objet de manœuvres diplomatiques sans liens directs avec leur cause. [...]
[...] L'expression politique des revendications kurdes s'en trouve facilitée. le peuple kurde au cœur des enjeux économiques cruciaux :l'eau et l'or noir la question de l'eau Le Tigre et l'Euphrate, les 2 grands fleuves de la région, prennent leur source au sein des vallées du Kurdistan turc. Ils alimentent et irriguent l'Irak, la Syrie et la Turquie de l'Est. La question de l'eau est donc une donnée cruciale qui se pose en termes géopolitiques. - la Turquie brandit la menace d'un assèchement des parties syrienne et irakienne pour exercer une pression politique - elle construit des barrages dans le Sud-Est anatolien pour maîtriser cette richesse mais aussi pour être en position de force au niveau régional - de nombreux villages kurdes ont été noyés (politique de déportation et de démembrement) - la Syrie a pu soutenir le PKK pour disposer d'un moyen de pression sur la Turquie l'or noir Découvert au début du siècle dans la région de Mossoul, le pétrole constitue la principale richesse du Kurdistan d'Irak, et en fait un objet de convoitise des puissances intérieures et extérieures. [...]
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