Fiche de relations internationales, questions internationales en PREP ENA: L'Iran
Les deux décennies qui précèdent la révolution sont marquées par des transformations radicales dans la structure du pays, qui suscitent parmi les Iraniens un immense espoir. La réforme agraire (1962 ? 66) individualise la structure sociale, de nouvelles classes sociales apparaissent (jeunesse urbaine, classes moyennes), tandis que l'élite se coupe du reste de la société. Le Shah, bien perçu à l'étranger, jouit de l'optimisme lié à l'accroissement du revenu pétrolier, mais le système politique est de plus en plus arbitraire (1975 : instauration d'un parti unique, le Rastâkhiz) et corrompu.
[...] Un Etat qui n'arrive pas à dépasser sa révolution A 1989 97, Présidence de Rafsandjâni et appropriation du pouvoir par les réseaux cléricaux ( En 1989, Rafsandjâni est élu Président, tandis que Khamene'y succède à Khomeyni comme Guide ; l'espoir d'une révolution en douceur naît. Mais l'ouverture au libéralisme et au monde extérieur supposent une remise en cause de la révolution ; les blocages religieux empêchent la transition et l'Iran reste le champion de l'anti impérialisme et des valeurs de l'islam. Le raidissement de l'hostilité envers les USA n'arrange guère la situation économique. [...]
[...] ( Le régime désormais perçu comme illégitime est l'objet d'un rejet massif et en 1978, ne peut plus étouffer les contestations. Le départ forcé de Khomeyni de Nadjaf (Irak) en France le 6 octobre 1978 fait de lui le leader emblématique du mouvement révolutionnaire. Les groupes qui renversent le régime impérial sont de nature hétéroclite : libéraux musulmans, membres du Clergé, intellectuels en exil, islamo-gauchistes, fondamentalistes Les conservateurs ne sont pas favorables à un pouvoir révolutionnaire, mais n'ont pas de projet de société autre pour faire face à l'extrême gauche. Les classes moyennes ne sont pas organisées. [...]
[...] La vie politique se polarise donc entre Hezbollah et extrême gauche, ce qui pousse les Moudjahidin à pratiquer un terrorisme sanglant qui mène le pays au bord de la guerre civile au début des années 80. En octobre 1981, Ali Khamene'y , un religieux, est élu Président ; un centre de pouvoir stable se met en place, que ne trouble pas la mort de Khomeyni le 4 juin 1989. ( L'impact de la guerre Iran-Irak. Elle coïncide presque intégralement avec le mandat de Khomeyni. Ce conflit lui permet de faire la synthèse entre islam et nationalisme, ainsi que de discréditer l'opposition en la rejetant dans le camp des ennemis de la révolution. [...]
[...] Rafsandjâni tente de mettre en place une politique étrangère plus équilibrée. A l'exception notable des USA, les relations s'améliorent avec les pays occidentaux. B Guerre du Golfe et élection de Khâtami : la possibilité d'une ouverture ( Au moment de la Guerre du Golfe, la neutralité bienveillante de Téhéran le réconcilie peu à peu avec les pays occidentaux et les principautés du Golfe : craignant Bagdad et voyant l'Iran devenir moins révolutionnaire, elles lui cherchent un contrepoids. C'est un commencement de normalisation. [...]
[...] De plus, les instances du pouvoir se démultiplient : légitimité du Président / du Guide ; relation ambivalente Parlement / Conseil des Gardiens de la révolution ; relation délicate Parlement + Conseil des Gardiens / Conseil du Discernement des Intérêts Supérieurs. A tel point que certains parlent même de l'absence d'un véritable Etat. ( Le pouvoir se partage entre deux groupes qui revendiquent des légitimités distinctes. Les conservateurs se disent héritiers de Khomeyni et de la révolution ; ils détiennent le pouvoir effectif et sont soutenus par le Guide. Les réformateurs s'appuient sur l'opinion publique et la légitimité électorale. C'est un système éclaté où la légitimité démocratique se trouve là où le pouvoir est quasi absent, et vice versa. [...]
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