L'intervention alliée en Irak a fait l'objet de vives critiques quant à ses fondements et ses objectifs. La situation d'enlisement actuel en Irak (installation sans doute durable de la guérilla) relance d'autant le débat sur la justification. Cette intervention a eu lieu après un embargo de plus de treize ans et deux guerres coûteuses (guerre Iran /Irak, guerre du Golfe). Il est indéniable que l'Irak de Saddam Hussein et son régime baasiste constituait un élément perturbateur dans une région déjà instable de façon chronique. L'intervention alliée, en renversant le régime de Saddam Hussein semble avoir mis un point final à une longue confrontation entre le régime irakien et la communauté internationale. Pourtant, si une page importante s'est tournée en Irak, la situation chaotique qui a suivi permet une certaine inquiétude en ce qui concerne l'avenir de l'Irak et la stabilité régionale.
[...] Une telle justification, si elle peut venir appuyer des raisons de sécurité sérieuses, était tout à fait insuffisante puisque l'Irak n'était ni le seul ni le premier à violer impunément les normes de droit international. C'est pourquoi il fallait avant tout justifier l'intervention juridiquement en amont. Mais il s'agissait surtout de donner une légitimité juridique internationale à l'intervention. Les alliés (Etats-Unis, Royaume-Uni, ) devaient justifier l'intervention juridiquement, non seulement pour donner une légitimité juridique à leurs propres opinions publiques, mais aussi parce qu'il s'agissait un moyen indispensable à la constitution d'une coalition stable. [...]
[...] Il est important de remarquer que le lien entre terrorisme et armes de destruction massive, que les Américains ne séparent pas, permet de faire de l'Irak une menace globale par rapport à une stratégie globale qui justifie pleinement une intervention, sans preuve absolue. Pourtant ces considérations stratégiques justifiant l'intervention comportaient des limites intrinsèques. L'intervention comportait cependant des contradictions stratégiques intrinsèques. Tout d'abord, l'intervention risque d'entraîner des mauvaises perceptions et d'accroître le ressentiment anti-occidental, sans compter certains effets pervers bien réels. Le piège des perceptions et des représentations anti- américaines. [...]
[...] Or l'agression n'a pu être constaté juridiquement. On voit là aussi les limites des argumentations des uns et des autres. Le véritable débat juridique a eu lieu au niveau des principes du droit international et en cela, il a été un révélateur des paradoxes de la société internationale. En fin de compte, la justification par le droit international menait à une impasse. Ainsi, les débats sur la justification juridique de l'intervention ont mené a des interprétations différentes qui se sont mutuellement neutralisées. [...]
[...] Un ennemi qui les défie depuis des années. L'arrivée des néo-conservateurs dans un contexte américain post-11 septembre nécessitait de repenser en profondeur les défis stratégiques des Etats-Unis et de prendre en mains certaines questions qui piétinaient. L'Irak et son régime baasiste représentaient incontestablement une menace pour ses voisins (guerre Iran/ Irak, guerre du golfe, embargo, répressions sanglantes, isolement diplomatique) donc une menace pour la stabilité régionale et mondiale. De par son importance culturelle et pétrolière l'Irak constitue un acteur central du monde arabe et des marchés pétroliers. [...]
[...] Les débats ayant mené à une impasse, la justification essentielle de l'intervention se trouvait dévoilée de son habillage juridique, même si pour les Etats-Unis, leur argumentation juridique était légitime quoique non partagée. Nécessaire, mais insuffisant, le droit international ne pouvait justifier à lui seul l'intervention alliée en Irak. Elle trouvait sa justification essentielle dans les priorités de politique étrangère globale des Etats-Unis. II- La mise en œuvre de la politique étrangère américaine globale comme fondement essentiel de l'intervention alliée. Ainsi les priorités stratégiques américaines semblaient justifier fondamentalement l'intervention alliée en Irak pourtant ces raisons elles-mêmes n'étaient pas sans contradictions profondes La question irakienne était au cœur du débat stratégique américain. [...]
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