La désintégration, entre 1989 et 1991, du bloc « communiste » a mis fin à la bipolarisation stratégique et idéologique du monde résultant de la « guerre froide ».
L'Histoire des relations Est-Ouest de 1945 à 1989 se résume à une lutte pour la suprématie mondiale, entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique. Il en a résulté une course aux armements qui s'est révélée exténuante.
Cependant, la disparition du clivage Est-Ouest annoncerait-elle, comme le pense l'historien d'origine japonaise Francis Fukuyama, la « fin de l'Histoire » avec celle des affrontements idéologiques ?
[...] La fin de la Guerre Froide a permis une extension de l'influence américaine à l'Est plus qu'un désengagement militaire en Europe, l'élargissement de l'OTAN aux pays de l'Est permettant de renforcer la stabilité et la sécurité dans toute la zone euro- atlantique ( Rapport de l'OTAN, 1995). Dès lors, quel projet pour la supériorité militaire américaine ? Pourront-ils s'en tenir à une ligne aussi dominatrice, affirmer leur droit à une guerre préventive, cantonner l'ONU dans un rôle marginal, désigner unilatéralement des Etats voyous ( Iran, Irak, Corée du Nord ) ? [...]
[...] L'effondrement des dictatures marxistes-léninistes ne marquerait-il pas, en effet, la victoire de la démocratie libérale de l'Occident ? La révolution des transports et des communications ne favoriserait-elle pas l'émergence d'une civilisation universelle ? A l'opposé, l'atténuation des clivages idéologiques et politiques ne permettrait-elle pas le réveil d'autres civilisations constituant autant de défis lancés à l'Occident ? Dans le monde de l'après-guerre froide, le choc des civilisations serait-il en passe de se substituer à la rivalité d'hier opposant les 2 supergrands, comme le pense aujourd'hui le politologue Samuel Huntington ? [...]
[...] Christophe-Alexandre PAILLARD Séance 3 : Enjeux de 1945 à 2003 Son Francis PHAN-THANH Exposé du 22 octobre 2003 Quelles interprétations stratégiques peut-on faire de l'après- guerre froide ? La désintégration, entre 1989 et 1991, du bloc communiste a mis fin à la bipolarisation stratégique et idéologique du monde résultant de la guerre froide L'Histoire des relations Est-Ouest de 1945 à 1989 se résume à une lutte pour la suprématie mondiale, entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique. Il en a résulté une course aux armements qui s'est révélée exténuante. [...]
[...] L'activité croissante des nouveaux acteurs, tels les ONG et les médias, suscitait l'implication d'une société civile mondiale ; les tribunaux spéciaux créés par l'ONU, puis la CPI, permettraient de faire disparaître l'impunité et de prévenir de nouveaux crimes. Enfin, la Déclaration du Millénaire de septembre 2000 proclamait la réduction par deux de la pauvreté d'ici 2015. Une nouvelle gouvernance serait mise en œuvre selon le concept de global gouvernance prôné par Kofi Anan. L'UE, consacrée par le Traité de Maastricht de 1992, s'élargirait à 25 dans l'espoir d'une métamorphose en Europe vraiment politique De même, les évolutions stratégiques de l'après-guerre froide ont rendu la menace nucléaire moins identifiable avec notamment la prorogation illimitée du TNP en 1995. [...]
[...] Si le Président Chirac déclare le monde multipolaire inéluctable voire réel, Tony Blair ne l'estime ni souhaitable ni inéluctable, car l monde occidental serait selon lui, fractionné en 2 pôles distincts, les Etats-Unis et l'UE. Le débat sur le monde multipolaire soulève d'autres antagonismes, notamment celui du clivage Islam-Occident popularisé par Huntington, modèle conflictuel qui s'oppose à la vision de Kissinger ( multipolarité diplomatico-militaire théorisée dans Diplomatie D'autre part, se pose la question de la place de l'Europe politique comme un des pôles du monde multipolaire et de la pertinence d'une Défense commune : l'UE à 25 devra réaliser une synthèse ambitieuse, audacieuse, historique et séduisante pour tous les Européens pour tendre vers l'idéal de la Maison commune prôné par Gorbatchev ; l'émergence d'une Politique de Défense commune permettrait un désengagement de l'armée américaine en Europe assorti d'un nouveau concept d'implantation de bases conforme aux accords de Washington de 1999, puisqu'il s'agit de faire de la Russie un partenaire potentiel dans la création d'une nouvelle Europe, plutôt qu'un adversaire vaincu capable de ressurgir ( L'accord OTAN-Russie de 1997 fait rentrer un peu la Russie dans l'OTAN mais pas dans le Traité de Washington). [...]
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