Depuis une décennie, le gouvernement mexicain poursuit une politique économique impopulaire, sous le signe de la « stabilisation » et de la « modernisation », en prétendant que des mesures d'austérité sont « améres mais inévitables ». C'est cette politique qui a amené le Mexique à un processus d'intégration économique plus poussée avec les Etats-Unis. Pour comprendre le sens véritable de ce processus d'intégration, nous devons d'abord examiner le tableau économique des années 80. Entre la récession de 1981-82 et l'année 1990, les économies canadienne et américaine ont créé 18 millions d'emplois nouveaux...
[...] Général Motors possède à lui seul 48 unités de production, lesquelles emploient travailleurs mexicains. Emplois et salaires : gagnants et perdants 22. Entre 1982 et 1987, la sous-évaluation moyenne du peso par rapport au dollar, selon des sources officielles, était de Cela signifie que les salaires mexicains, mesurés en dollars, sont passés de 2,96 dollars de l'heure en 1980 à 1,37 dollars en En 1990 le salaire journalier moyen était de pesos (l'équivalent approximatif de trois salaires minima), c'est-à-dire 9,50 dollars par jour (pour un temps de travail hebdomadaire de 47 heures en moyenne). [...]
[...] L'ALENA ne fera qu'accélérer ces tendances en détruisant des emplois et en provoquant an nouvel exode rural. [...]
[...] Si les accords annexes de l'ALENA étaient mis on oeuvre, ils n'apporteraient aucun remède à cette situation La production des maquiladoras a accéléré la restructuration industrielle aux États-Unis et a montré le chemin d'un développement similaire dans l'industrie mexicaine. L'industrie maquiladora est la deuxième source de devises pour le Mexique et produit environ des exportations du pays, ce qui explique pourquoi sa croissance et son évolution dépendent si étroitement des cycles économiques aux États-Unis La production des maquiladoras a permis aux firmes transnationales de rompre avec leurs schémas tayloristes et fordistés rigides et de mettre en place avec succès des formes flexibles d'organisation du travail et des technologies nouvelles dans des sites presque vierges, avec une force de travail vierge (sans expérience du travail industriel et de l'organisation syndicale). [...]
[...] Le marché du travail ne s'est même pas encore remis de la restructuration économique sévère lancée en 1982. Les licenciements sont rampants : un récent rapport de l'INEGI (institut national de géographie, de l'information et des statistiques) indique que pour la période 1980-avril 1993, un niillion de travailleurs ont perdu leur emploi dans l'industrie Selon Vicente Camposeco (dirigeant de la CANACINTRA, chambre de commerce des industriels), entre janvier 1992 et janvier 1993 l'industrie mexicaine a perdu 251.000 emplois directs, pour la plupart dans les petites entreprises et micro-entreprises L'austérité, la déréglementation et les politiques de restructuration ont bénéficié uniquement aux firmes multinationales et à quelques grands groupes financiers et industriels mexicains, tout en signifiant, pour les travailleurs, plus de chômage, des salaires plus bas et un climat fortement anti-syndical La baisse unilatérale des tarifs douaniers pendant trois années consécutives à partir de 1985, a dévaste, des industries qui étaient protégées depuis les années 30. [...]
[...] Ce montant représente le salaire horaire moyen dans les industries du sud-ouest des Etats-Unis La dévaluation du peso par rapport au dollar fut énorme en 1982, en 1987 et pendant une partie de 1988. Le peso descendait en valeur à un taux quotidien fixe de 1989 à 1991, qui a augmenté en 1992-93. Ceci nous donne une idée des subsides à l'industrie nord-américaine que représentaient nos bas salaires, spécialement dans l'automobile et l'électronique On a estimé que pour l'année 1990 l'industrie nordaméricaine a économisé dollars par salarié grâce aux maquiladoras, chiffre qu'il faut comparer aux 10 milliards de dollars du service de la dette mexicaine cette même année. [...]
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