Caprice de l'histoire, gageure politique, accident géographique, paradoxe démographique, miracle économique : Hong Kong est tout cela à la fois. Au 1er juillet 1997, 6,5 millions d'habitants blottis sur un peu plus de 1000 km² ont rejoint les quelques 1,3 milliards de Chinois éparpillés sur un territoire de près de 10 millions de km². Au-delà de ces différences d'ordre de grandeur, dont celle du niveau de développement n'est pas des moindres, la rétrocession de Hong Kong pose avant tout le problème de la confrontation de deux systèmes économiques différents. Il est sans doute un peu tôt pour mesurer l'ampleur des conséquences de la rétrocession pour Hong Kong, pour la Chine ou pour l'Asie du Sud-Est en général. Mais un constat semble s'imposer jusqu'à présent: le choix de la continuité a dans l'ensemble primé sur celui de la rupture.
[...] L'île garde aussi une entière autonomie financière : le Hong Kong dollar est maintenu dans sa parité et sa convertibilité, la banque centrale reste en place (la Hong Kong Monetary Authority) et l'île jouit d'une totale autonomie fiscale. De même, Hong Kong conserve ses propres pavillons maritimes et aériens. Du point de vue juridique, l'île a sa propre constitution (la Basic law acceptée par la Chine en 1990) et conserve son système de Common Law hérité de la Grande Bretagne. Enfin, Hong Kong devient un acteur international non-souverain pouvant appartenir à des organisations internationales à caractère économique ou culturel (l'O.M.C. [...]
[...] Enfin, la Chine ne dispose pas d'infrastructures portuaires équivalentes à celle de Hong Kong, premier port mondial. Des droits et libertés maintenus mais limités. Le 24 mai 1998, la Chine a respecté l'échéance des élections législatives. Les Hongkongais ont réaffirmé, comme en 1995, leur choix démocratique, en élisant 15 députés démocrates sur les 20 à élire. Mais le principe même régissant la composition du conseil législatif démontre bien à quel point la démocratie et les libertés à Hong Kong demeurent limitées. [...]
[...] de Hong Kong. Hong Kong, dans un premier temps, a semblé bien résister aux premiers effets de la crise asiatique. Son importante réserve de change a permis de maintenir la parité du Hong Kong dollar et de limiter les fuites de capitaux. Mais les derniers chiffres de la croissance économique sont désastreux. Celle-ci a connu un bond en arrière de au dernier trimestre de 1998. Sa compétitivité ne cesse de décroître par rapport à Singapour et sa position privilégiée de pôle financier régional s'étiole progressivement. [...]
[...] Hong Kong avant le 1er juillet 1997 De la Chine à la Grande Bretagne En 1842, l'île de Hong Kong est cédée à perpétuité à la Grande Bretagne par le traité de Nankin, mettant fin ainsi à la première guerre de l'opium. La presqu'île de Kowloon, située sur le continent, revient à la Grande Bretagne en 1861 par la première convention de Pékin suite à la seconde guerre de l'opium. Aujourd'hui, Kowloon est le principal port de Hong Kong. A ces deux "traités inégaux " s'ajoute, en 1898, la seconde convention de Pékin : après sa défaite face au Japon, l'empereur Guangxu est contraint d'accorder à la Grande Bretagne un bail de 99 ans sur les Nouveaux Territoires. [...]
[...] La rétrocession de Hong Kong est un enjeu important pour les Etats-Unis. Les investissements américains à Hong Kong sont supérieurs à 12 milliards de dollars firmes américaines sont installées sur l'île et plus de 30000 citoyens américains y habitent. Les Etats unis font donc pression sur la Chine pour qu'elle respecte ses engagements vis à vis de Hong Kong. Le Congrès américain a ainsi voté dès 1996 un US Hong Kong Policy Act prévoyant la rupture des relations commerciales avec la R.A.S. [...]
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