« Guerres justes et injustes » de Michel Walzer

Résumé du document

L'auteur énonce les postulats suivants : nous agissons dans un monde régit par la morale et certaines décisions particulières sont difficiles, problématiques et déchirantes car elles sont liées avec la structure du monde. Le langage reflète le monde auquel il nous permet d'accéder et notre compréhension du vocabulaire de la morale est de nature suffisamment stable et générale pour rendre possible les jugements collectivement partagés. Enfin, la vie morale est toujours collective par essence.
Il ne pose pas d'hypothèses dans son ouvrage, mais il essaye d'expliquer son point de vue sur la justice et l'injustice morale de la guerre.
Enfin, de son propre aveu, il a adopté une démarche historique pour vérifier ses propos. En fait, il s'est référé à un ensemble d'exemples tiré de l'histoire ainsi qu'à des récits, des dialogues et des arguments, pour confirmer ou infirmer certains points de vue sur la conduite morale de la guerre...

Extraits

[...] À tort ou à raison, une majorité de l'opinion non musulmane estime que les attentats de New York et de Washington appartiennent à la seconde catégorie, celle des guerres injustes, alors que la guerre du Golfe relevait plutôt de la première, celle des guerres justes, et que les actes de répression menés en Palestine ou en Tchétchénie se situent sans doute entre les deux. Comme le rappelle le philosophe américain Christopher W. Morris dans le Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale dirigé par Monique Canto- Sperber (PUF, 1996), il y a trois façons de considérer la guerre au regard de la justice. L'une tient toutes les guerres pour injustes : c'est le pacifisme. [...]

[...] La convention de la guerre détermine t-elle la moralité des combats ? Comment juge t-on la moralité et l'immoralité des combats menés - en se basant sur les dilemmes de la guerre - (vaincre et se battre bien, agression et neutralité, dissuasion nucléaire . ) ? Et enfin, auxquelles personnes devons-nous attribuer la responsabilité morale de la guerre ? L'auteur énonce les postulats suivants : nous agissons dans un monde régit par la morale et certaines décisions particulières sont difficiles, problématiques et déchirantes car elles sont liées avec la structure du monde. [...]

[...] Il ne pose pas d'hypothèses dans son ouvrage, mais il essaye d'expliquer son point de vue sur la justice et l'injustice morale de la guerre. Enfin, de son propre aveu, il a adopté une démarche historique pour vérifier ses propos. En fait, il s'est référé à un ensemble d'exemples tiré de l'histoire ainsi qu'à des récits, des dialogues et des arguments, pour confirmer ou infirmer certains points de vue sur la conduite morale de la guerre. Selon la théorie morale de la guerre juste, une nation peut juste écrire la guerre quand plusieurs conditions sont remplies : tout d'abord, une cause juste, c'est-à-dire que la décision de faire la guerre doit être basée sur un désir de réaliser la justice (pas vengeance) en réponse à un mal, tel qu'une attaque de terroriste contre des civils. [...]

[...] Puisque l'affrontement entre les terroristes islamistes et les États- Unis est entré, selon George W. Bush lui-même, dans une logique de guerre, et quelles que soient les réserves que suscite l'emploi de ce terme, il peut être utile d'appliquer aux récents attentats et à la riposte qu'ils pourraient entraîner la grille de lecture offerte par les doctrines des guerres justes et injustes. Qu'est-ce qu'une guerre juste ? C'est, selon Christopher W. Morris, une guerre "menée pour de bonnes raisons, avec de bons moyens". [...]

[...] Elle doit être déclarée par une "autorité compétente", servir une "juste cause", répondre à une "intention juste", utiliser des moyens "proportionnés" aux fins, offrir un "espoir raisonnable de succès"et constituer "le dernier recours". On le voit, ces idées sont les mêmes que celles énoncées dans Guerres Justes et Injustes de Michael Walzer. Défini souvent comme la guerre du pauvre, le terrorisme se distingue de la guerre proprement dite non seulement par sa moindre ampleur mais aussi par son refus des règles qui pourraient justifier, selon les critères énoncés par Christopher W. [...]