Si la corrélation du G8 aux phénomènes de la mondialisation de l'économie paraît évidente, elle n'est pas sans soulever de nombreux problèmes touchant à la définition même du lien entre une institution qui n'en est pas une et un processus qu'on peut difficilement figer dans une structure. Le G8 est-il légitime ? Qu'en est-il de sa responsabilité et de sa représentativité à l'échelle mondiale ? Le G8 est-il un instrument de concertation bénéfique associé à une volonté normative de réguler la mondialisation ? ou correspond-il au monopole, dissimulé sous le nom de « global governance », de certains Etats riches mus par leur propres intérêts ?
[...] Le G8 publiait un communiqué sur tous les sujets politiques et sociaux abordés, le G7 publiant à part une déclaration sur les questions économiques et financières. L'intégration de la Russie reflète autant des considérations d'ordre stratégique et géopolitique qu'un souci de représentativité dans le jeu mondial, tendant à lui conférer un rôle à part entière (ainsi la présidence du G8 lui sera confiée en 2006). B. Structure et efficacité du G8 : comment fonctionnent ces sommets ? Le G8 apparaît vraiment comme une institution internationale non- orthodoxe[2]. [...]
[...] Le G8 club informel en a la légitimité ? Les mouvements alter mondialistes voient dans le G8 le symbole de cette mondialisation productrice et reproductrice d'inégalités.[6] On peut ainsi s'interroger sur l'efficacité de forums de plus en plus stigmatisés par des mouvements qui souhaitent être entendus et ne se sentent pas représentés. Les rapports sont de plus en plus conflictuels, les réunions du G8 sont si sécurisées qu'elles le font apparaître comme un système forteresse et les contre-forums qui les entourent ont subi comme à Gênes (2001) une violence répressive et meurtrière. [...]
[...] La grande couverture médiatique du forum contribue au G8 system et tourne parfois l'événement au spectaculaire. Même si on ne prend pas de décisions[3] au G8, les discussions et les conclusions orientent inévitablement les positions que prennent les participants dans les différentes instances internationales. De plus, les sujets abordés dépassent de plus en plus le cadre strictement économique. C. Du G8 au P8 ? Le G8 est ainsi un forum très politique. Les débats se sont en effet élargis témoignant d'une meilleure prise en compte des questions politiques et des problèmes globaux. [...]
[...] Le G8 est-il un instrument de concertation bénéfique associé à une volonté normative de réguler la mondialisation ? ou correspond-il au monopole, dissimulé sous le nom de global governance de certains Etats riches mus par leurs propres intérêts ? I. du G5 au G8 : l'évolution du groupe ou l'élargissement des champs de réflexion et de leurs impacts A. Motifs initiaux En mai 1973, suite au flottement des monnaies et à l'érosion du système de Bretton Woods, les dirigeants des quatre pays les plus influents (Etats- Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France) tiennent une réunion confidentielle dans la bibliothèque de la Maison Blanche. [...]
[...] En 1994, le poids de la dette de l'Afrique noire représente 400% de ses exportations. Si les pays du G8 s'en préoccupent (1999 : Cologne, initiative PPTE renforcée. Accords sur l'allègement de la dette de certains des pays les plus pauvres portant sur plus de 37 milliards de $ : projet NEPAD). Ces derniers sont en danger pourtant de devenir les laissés pour compte de l'économie mondiale, subissant une G7-isation du monde. Le problème de la représentativité des rapports Nord/Sud se pose directement au G8. [...]
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