Cette frontière terrestre facilite l'accès des Etats-Unis au gigantesque marché sud-américain et à une main d'oeuvre bon marché et inépuisable en même temps qu'elle donne l'opportunité au Mexique d'utiliser la proximité avec la première puissance mondiale pour accélérer son rythme de développement. Néanmoins, la promiscuité peut aussi entraîner une augmentation de l'immigration clandestine et des narcotrafics pour l'un, et une mise « à la botte du géant américain » pour l'autre. Pour pallier à ces écueils, il s'agit de maîtriser les flux transnationaux. Les Etats-Unis et le Mexique l'ont bien compris, et ont, dans ce but, renoncé à la confrontation pour s'engager sur la voie de la coopération. Ce choix a connu un certain succès en matière économique, mais celle-ci a eu un impact négatif sur le contrôle des flux migratoire (I). Quant à la coopération dans la lutte contre les narcotrafics, son efficacité est toute relative (II)
[...] La frontière Américano-Mexicaine et ses enjeux Introduction Les Etats Unis et le Mexique sont liés par une frontière terrestre commune de 3300 kilomètres, qui court de l'Atlantique au Pacifique. Ces deux pays, géographiquement proches, restent très éloignés du point de vue du développement. Ainsi, le PIB par habitant du Mexique, pays semi industrialisé bien que vingtième puissance mondiale, ne dépassait pas les 4600 $ en 1998, contre plus de $ pour les Etats-Unis, première puissance mondiale. La frontière sépare donc deux pays de puissance inégale, mais au delà, elle constitue une porte entre Amérique du Nord développée et Amérique du Sud en développement. [...]
[...] Ce constat, ajouté au poids des narcotrafics dans l'économie mexicaine, ne facilite pas la lutte entreprise par les Etats-Unis. C'est ainsi que la cocaïne en provenance du Mexique et d'Amérique centrale continue d'être l'un des principaux fournisseurs des consommateurs nord-américains. Conclusion S'il est positif que Mexique et Etats-Unis aient choisi la voie de la coopération pour réguler les flux transfrontaliers, les résultats obtenus quant aux flux illégaux migration clandestine et narcotrafics sont décevants. Plutôt que d'étanchéifier la frontière en construisant des murs jusque dans le Pacifique, peut-être les deux voisins devraient-ils s'accorder pour construire une véritable interdépendance fructueuse, notamment en associant la zone de libre-échange créée par l'ALENA à des réglementations sociales binationales, seules aptes à réduire le fossé entre les niveaux de vie des deux pays. [...]
[...] Le projet gatekeeper ou comment fermer la frontière aux flux migratoires clandestins. Cette opération, mise en place en 1996, consiste en la coopération entre Etats-Unis et Mexique(« Operacion Guardian en espagnol ) afin d'assurer le bouclage militarisé de la frontière. Ce projet, outre qu'il a coûté la vie à beaucoup de clandestins, n'a pas interrompu le flot migratoire (un demi million de personnes entrées illégalement aux Etats-Unis en 1998), bien qu'il a diminué de façon spectaculaire le nombre de clandestins passant la frontière en Californie. [...]
[...] Celles-ci sont attirées par un régime fiscal particulier pour l'exportation et par des coûts de fabrication jusqu'à dix fois inférieurs à ceux des Etats-Unis. En 1998, ces usines ont exporté des marchandises pour une valeur de 55 milliards de dollars. Pour certains, ce développement régional bénéficie à l'ensemble du Mexique. Le développement de la zone frontalière agirait comme locomotive de l'économie nationale, en la poussant à entreprendre des restructurations qui décupleraient sa compétitivité. Le développement entraînerait, à terme, une diminution naturelle de l'émigration vers les Etats-Unis, du fait de la réduction des disparités de niveaux de vie entre les deux voisins. [...]
[...] L'Accord de Libre-échange Nord-Américain : la libre-circulation des flux économiques et ses conséquences sur les flux migratoires A. Créer une interdépendance fructueuse entre les deux pays ALENA a créé la plus grande zone de libre-échange économique au monde. Le 1er janvier 1994, Canada, Etats-Unis, et Mexique se sont associés pour favoriser l'accroissement des échanges commerciaux et des investissements entre les pays signataires. Cet accord comprend un programme d'élimination des tarifs douaniers et de réduction des barrières non tarifaires, ainsi que des dispositions sur la conduite des affaires dans la zone de libre- échange. [...]
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