Ayant cessé d'être un enjeu de guerre froide, elle demeure un continent sous influence, tributaire de l'aide des pays développés sur le plan économique : depuis 1993, la France subordonne son aide financière à la conclusion d'accords avec le FMI (« doctrine d'Abidjan ») ; sur le plan politique, la démocratisation semble lui être imposée de l'extérieur (cf. le sommet franco-africain de La Baule, en 1990, où le président Mitterrand lance le mouvement) ; et elle dépend également de l'aide extérieure sur le plan militaire : les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé en 1997 le programme RECAMP (« Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix ») pour fournir une assistance militaire aux pays africains dans le domaine du maintien de la paix ; des exercices ont déjà eu lieu dans plusieurs pays d'Afrique noire, la France fournissant de loin le plus gros effort en formation et en équipement.
Les anciennes puissances coloniales continuent donc à jouer un rôle important en Afrique. L'Europe est de loin le premier partenaire de l'Afrique (trois quarts des échanges extérieurs et de l'investissement étranger).
[...] La nouvelle politique africaine de la France La rupture de la continuité dans la politique africaine fut, assez paradoxalement, le fait du gouvernement Balladur, du moins dans le domaine économique. Le Premier ministre de la nouvelle cohabitation a montré dès les débuts de son gouvernement qu'il entendait faire cesser exception africaine en se passant de conseiller spécial pour l'Afrique (comme tous les pouvoirs successifs en avaient eu jusque-là) et surtout en faisant procéder à une dévaluation du franc CFA, accompagnée d'une série de mesures dont le but était d'intégrer l'économie africaine dans l'économie mondiale, mesures qui, dans l'immédiat, ne lui valurent guère de sympathies dans les capitales africaines où on accueillit avec satisfaction l'élection de Jacques Chirac en 1995. [...]
[...] De de Gaulle à Mitterrand c'est la continuité de cette politique qui prime. Les liens institutionnels sont assurés par les sommets franco-africains qui, depuis 1973, réunissent tous les ans (tous les deux ans depuis 1988, en alternance avec les sommets de la francophonie) les chefs d'Etat et de gouvernement de France et de nombreux pays africains francophones ou anglophones. La politique africaine de la France a été pendant plusieurs décennies ambiguë tant dans ses objectifs que dans les moyens qu'elle a employés. [...]
[...] La France a-t-elle une politique africaine? I. L'Afrique est un continent relativement marginalisé sur la scène internationale. Ayant cessé d'être un enjeu de guerre froide, elle demeure un continent sous influence, tributaire de l'aide des pays développés sur le plan économique : depuis 1993, la France subordonne son aide financière à la conclusion d'accords avec le FMI doctrine d'Abidjan ; sur le plan politique, la démocratisation semble lui être imposée de l'extérieur (cf. le sommet franco-africain de La Baule, en 1990, où le président Mitterrand lance le mouvement) ; et elle dépend également de l'aide extérieure sur le plan militaire : les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé en 1997 le programme RECAMP Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix pour fournir une assistance militaire aux pays africains dans le domaine du maintien de la paix ; des exercices ont déjà eu lieu dans plusieurs pays d'Afrique noire, la France fournissant de loin le plus gros effort en formation et en équipement. [...]
[...] Le poids relatif du pré carré constitué par les pays dits du champ n'a cessé de diminuer. Aujourd'hui, nos principaux partenaires économiques et commerciaux subsahariens sont, par ordre décroissant, le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Angola et le Kenya. Il faut attendre d'arriver à la cinquième place pour qu'une ancienne colonie française, la Côte d'ivoire, apparaisse. Plus symptomatique encore est la faiblesse des pays de la zone Franc dans la balance commerciale de la France ( de nos exportations). C'est ainsi que la récente création de la Zone de développement préférentielle (ZDP) qui va de l'Angola au Mozambique, déborde très largement le champ géo-économique de nos anciennes colonies. [...]
[...] Pendant longtemps, les relations avec l'Afrique ont été l'apanage d'un ministère spécifique, le ministère de la coopération La réforme de la politique africaine de la France a conduit à l'intégration des services de la coopération dans le ministère des Affaires étrangères. Le ministre de la coopération est devenu un ministre délégué L'ensemble de la politique de coopération française (en Afrique mais aussi dans le reste du monde, dans le domaine technique aussi bien que culturel) est traité par une direction générale de la coopération internationale et du développement» qui dispose d'un budget annuel de presque 10 milliards de FF. [...]
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