« Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
Kenneth Boulding (1910-1993), ancien président de l'American Economic Association, créée en 1885.
Cette déclaration de Kenneth Boulding révèle bien les deux postures adoptées face à la consommation croissante -voire exponentielle- d'une ressource dont on dispose en quantité limitée mais indéfinissable : le pétrole.
D'une part, on trouve des analyses plus alarmistes les unes que les autres sur le futur de notre planète, tant par rapport au péril écologique qu'à la crise économique et humaine qui se profilent à l'horizon, et des décideurs politiques qui tardent à réagir de façon probante, comme si la prise de conscience des défis à relever n'avait pas eu lieu. D'autre part, on se confronte à des analyses bien moins pessimistes basées sur des théories technico-économiques certes peu réalistes, mais pour l'instant scientifiquement irréfutables, et qui prétendent que l'épuisement des gisements pétrolifères n'est pas à l'ordre du jour.
La fin de l'ère du pétrole est un fait que plus personne ne conteste aujourd'hui ; les divergences portent sur la date de celle-ci. Face à une consommation mondiale en constante augmentation, on peut se demander si les pouvoirs publics et la société civile mondiale ont choisi d'ignorer le problème tout en en étant conscient, ou alors s'il existe une confiance assez grande en l'évolution technologique et le développement économique pour perpétuer des modes de vie aussi avides d'énergies non renouvelables.
Le débat autour de l'évaluation des réserves est donc central, mais surtout très polémique. Selon l'IFP, la notion de réserves est complexe et fluctuante, nous verrons pourquoi.
Considérant cela, la thèse d'une fin proche de l'ère du pétrole est-elle pertinente ? Quelles sont les solutions envisagées par les pouvoirs publics et les autorités mondiales pour surmonter la révolution qui sera selon toute vraisemblance induite par la fin du pétrole ?
Nous verrons alors que s'il existe des évaluations assez précises de l'état actuel des réserves pétrolières mondiales, et donc des estimations de ce que pourrait être la date de la fin de l'ère du pétrole, les alternatives imaginées sont loin d'être opérationnelles.
[...] Cette conférence a également donné lieu à des débats sur les solutions potentielles pour remplacer le pétrole. Pour Olivier Appert, Président de l'IFP, le sujet divise car il est "très lointain pour certains, très actuel pour d'autres", comme on l'a déjà vu. Les estimations de la date du pic, ainsi que celles portant sur l'épuisement des ressources exploitables, dépendent de paramètres complexes et susceptibles d'évoluer, comme les progrès à venir en ce qui concerne les méthodes d'extraction du pétrole, la découverte de nouveaux gisements ou les fluctuations de la consommation mondiale. [...]
[...] En 1973, la moyenne des analyses mondiale établissait à trente seulement le nombre d'années avant que les réserves mondiales ne soient épuisées. En 2000, alors que la production n'a jamais été aussi élevée, de nouvelles études estiment qu'il resterait au moins quarante années de consommation en réserve. Ces chiffres iraient donc plutôt dans le sens des thèses les plus optimistes qui estiment que le progrès technique pourra permettre de découvrir et d'exploiter bien plus de gisements que ceux qui sont inclus dans les réserves actuelles, à savoir millions de tonnes en 2007 selon l'Oil and Gas Journal, pour une production annuelle avoisinant les 3600 millions de tonnes en 2005 et 2006. [...]
[...] Face à une consommation mondiale en constante augmentation, on peut se demander si les pouvoirs publics et la société civile mondiale ont choisi d'ignorer le problème tout en en étant conscient, ou alors s'il existe une confiance assez grande en l'évolution technologique et le développement économique pour perpétuer des modes de vie aussi avides d'énergies non renouvelables. Le débat autour de l'évaluation des réserves est donc central, mais surtout très polémique. Selon l'IFP, la notion de réserves est complexe et fluctuante, nous verrons pourquoi. Considérant cela, la thèse d'une fin proche de l'ère du pétrole est- elle pertinente ? Quelles sont les solutions envisagées par les pouvoirs publics et les autorités mondiales pour surmonter la révolution qui sera selon toute vraisemblance induite par la fin du pétrole ? [...]
[...] Cette solution pose actuellement d'importants problèmes de mise en place en raison des moyens demandés. Certaines solutions évoquées consisteraient en l'utilisation d'algues marines pour éviter de détruire le potentiel agricole terrestre. - Enfin, le troisième paradigme privilégie l'énergie nucléaire, qui serait utilisée à grande échelle, seul moyen selon lui "pour éviter la régression et sortir par le haut de la crise." Ainsi, si la fin de l'ère du pétrole semble d'ores et déjà annoncée et de moins en moins contestée, les solutions envisagées pour surmonter la transition nécessairement induite sont polémiques, pas forcément réalistes, et loin d'être au point pour une application à grande échelle. [...]
[...] Vers la fin de l'ère du pétrole ? Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. Kenneth Boulding (1910-1993), ancien président de l'American Economic Association, créée en 1885. Cette déclaration de Kenneth Boulding révèle bien les deux postures adoptées face à la consommation croissante -voire exponentielle- d'une ressource dont on dispose en quantité limitée mais indéfinissable : le pétrole. D'une part, on trouve des analyses plus alarmistes les unes que les autres sur le futur de notre planète, tant par rapport au péril écologique qu'à la crise économique et humaine qui se profilent à l'horizon, et des décideurs politiques qui tardent à réagir de façon probante, comme si la prise de conscience des défis à relever n'avait pas eu lieu. [...]
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