L'Europe peut-elle se passer de l'OTAN ? - publié le 02/10/2008

Résumé du document

Fiche de relations internationales, questions internationales en PREP ENA: L'Europe peut-elle se passer de l'OTAN ?



:S'il fallait s'interroger sur la faisabilité d'une défense européenne autonome et sur le caractère indispensable de l'engagement américain pour la sécurité et la stabilité de l'Europe, il fallait également exposer les inconvénients qui résultent pour l'Europe de la situation actuelle ; évaluer les mérites propres d'un 'affranchissement' du continent de la forte dépendance vis-à-vis des USA en la matière. Pour ce sujet comme pour tous ceux qui, de près ou de loin, amènent à s'interroger sur les mérites du leadership US, il fallait toutefois se garder de tout manichéisme et ne pas le récuser a priori. Le réalisme commandait ainsi de ne pas opposer défense européenne et OTAN.

Extraits

[...] La France a ainsi réintégré une partie des organes de l'OTAN. Des forces françaises ont été placées sous commandement OTAN (IFOR puis SFOR en Bosnie depuis 95, opération Force alliée contre la RFY en 1999, KFOR au Kosovo depuis 99, Moisson essentielle en Macédoine en 2001, Renard roux en Macédoine toujours depuis fin 2001). - Evolution très significative de la position britannique (Déclaration franco-britannique de Saint-Malo du 4 décembre 1998), longtemps restée fidèle à une vision strictement atlantiste de la défense européenne. [...]

[...] La perspective de la fusion de l'UEO dans l'UE est posée. ( en termes de capacités : mise en place de deux Euroforces associant la France, l'Espagne, l'Italie et le Portugal, la force aéromaritime méditerranéenne Euromarfor, créée en 1995, qui est une force non permanente mais préstructurée dans laquelle chaque Etat identifie les unités navales qu'il tient à disposition, et l'Eurofor, créée en 1996, force terrestre opérationnelle rapide qui dispose dès le temps de paix d'une structure de commandement mais pas d'unités prédésignées. [...]

[...] Les structures institutionnelles et de forces de l'Alliance sont d'ailleurs conçues pour répondre à une telle menace d'invasion utilisant des moyens conventionnels massifs. ( Face à la menace majeure représentée par la présence des troupes du Pacte de Varsovie à leurs frontières, les Européens, pour prix de leur sécurité, ont accepté la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis dans le cadre de l'Alliance. Dès le mois de décembre 1950, les structures militaires de l'UEO, créée en 1948 par le Traité de Bruxelles, sont dissoutes au profit de celles de l'OTAN. [...]

[...] Les USA qui, contrairement aux 15, assument des responsabilités à l'échelle mondiale, disposent quant à eux de 1,4 M de soldats. Mais, selon le concept de défense américain, l'armée US est capable de mener simultanément deux conflits majeurs hors de ses frontières et de projeter hors de son territoire près de soldats équipés. Pour sa part, l'Union ne serait capable de projeter et de commander sur un théâtre extérieur que 2 à de ses effectifs militaires. En outre, les dépenses militaires de l'Union européenne représentent environ de ce que dépensent les USA en matière de défense (150 MdsUSD en 2000 contre 290). [...]

[...] La dépendance de l'Europe vav des USA pour sa sécurité limite singulièrement sa marge de manoeuvre politique sur ces questions. ( La disparition de la menace extérieure directe représentée par le Pacte de Varsovie et l'Union soviétique a laissé place à des menaces plus diffuses, impliquant diversement les intérêts des membres de l'Alliance atlantique. Dans ces conditions, il devient nécessaire d'envisager l'hypothèse de crises où les Américains ne souhaiteraient pas s'impliquer, mais dont les Européens considéreraient le règlement comme essentiel pour leur sécurité (cas actuel de la Macédoine) ; ( La réduction de la présence des forces américaines en Europe ( hommes avant en 1996, moins de en l'an 2000) contraint également les Européens à prendre une plus grande part à leur sécurité ; développement aux Etats-Unis du discours sur le "partage du fardeau" (les Européens doivent prendre une part -financière notamment- plus active à leur propre sécurité). [...]