Les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la France sont multiples : politiques, militaires, commerciales… et sont caractérisées par une importance constante pour ces deux pays, tant pour des motivations idéologiques de diffusion de valeurs dont la vocation serait universelle, qu'en raison d'une volonté de puissance qui passe par les instruments diplomatiques. Or, au-delà de cette similitude, les relations en questions sont aussi déterminées par des différences majeures : d'un côté, les Etats-Unis, au statut hyperpuissance selon le néologisme d'Hubert Védrine, avec comme corollaire la tentation d'en user, laquelle est exacerbée par une sensibilisation récente aux menaces, notamment terroristes, et en face, une France au poids militaire faible, mais qui dispose encore d'une place prépondérante sur la scène internationale.
[...] L'évolution des alliances traditionnelles - La lutte contre le terrorisme affichée comme objectif principal conduit les Etats-Unis à conduit ceux-ci à modifier leurs alliances traditionnelles, en marquant un recul par rapport à l'Europe, tant du fait de son opposition lors de la crise irakienne, que parce que son utilité stratégique apparaît moindre dans un monde multipolaire. Cela se traduit par la collaboration affirmée avec la Russie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, tournant manifeste dans les relations entre les deux pays. - La crise Irakienne a aussi marqué l'opposition diplomatique indirecte entre les Etats-Unis et la France, par le biais des pays d'Europe de l'Est candidats à l'élargissement. Au début de l'année 2003, ceux-ci affirment leur soutient à la politique américaine, comportement qualifié de mal élevé par le président Chirac. [...]
[...] En effet, face à la superpuissance alliée, la France a tout fait pour maintenir son rôle de puissance majeure et indépendante, grandement aidée en cela par son statut de membre permanent au Conseil de Sécurité. Cela s'est traduit par exemple par le développement de capacités atomiques propres, et de manière politique, par le retrait du commandement militaire intégré de l'OTAN en 1966. Pourtant, ce modèle est affaibli aujourd'hui, notamment si l'on considère que la France n'a pas nécessairement les moyens de ses ambitions C'est la thèse développée par Robert Kagan dans la puissance et la faiblesse La France, et l'Europe en général, ayant des moyens militaires dérisoires au regard de leurs ambitions diplomatiques, n'auraient d'autre choix que d'affirmer leur attachement aux organisations internationales. [...]
[...] La construction européenne a été abordée de différentes manières par les Etats-Unis, avec soutient (Kennedy) ou défiance, notamment en terme de défense européenne. Il est vraisemblable que les Etats-Unis considèrent l'élargissement comme une opportunité de s'insérer dans cette construction par le biais de tels alliés, au détriment de la France et de l'Allemagne, qui verront là leur domination affaiblie. - Les structures de coopération militaire entre le France et les Etats- Unis, à travers l'OTAN, dont on avait déjà prédit la fin après l'éclatement du Pacte de Varsovie, qui constituait son symétrique à l'Est, sont à nouveau fragilisées par l'émergence possible d'une défense européenne, incarnée notamment par le Politique Extérieure et de Sécurité Commune (PESC). [...]
[...] Pour la France et les Etats-Unis, qui font tous les deux partie du conseil de sécurité, c'est un outil privilégié mais limité durant toute la guerre froide. De ce fait, pour les aspects militaires, c'est surtout l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), formalisé en 1949 dans le traité de Washington, qui symbolise au mieux la communauté d'intérêts que partagent les pays occidentaux en terme de défense. Aspects de collaboration financière et commerciale : le General Agreement on Tariff and Trade (1947), puis l'Organisation Mondiale du Commerce (1995) et le Fonds Monétaire International (FMI, né à Bretton Woods en même temps que le système éponyme, en 1944) sont les principales illustrations de la collaborations multilatérale de la France et des Etats-Unis en termes financiers et commerciaux, principalement parce que les doctrines véhiculées par ces organisations leur sont globalement favorable. [...]
[...] Le modèle actuel des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la France résulte notamment A. Le contexte de la guerre froide a modelé les rapports entre la France et les Etats-Unis Les diplomaties américaine et française, quelques soient les orientations politiques de leurs gouvernements, ont toujours illustré la volonté de diffusion des valeurs incarnées par chaque pays, au travers de la démocratie, des droits de l'homme, de l'économie de marché et du modèle de culture occidentale en général. (Cette volonté, tout en les incitant à favoriser le développement des organisations internationales, leur a paradoxalement donné une forme de légitimité pour s'en affranchir lors d'actions communes: intervention au Kosovo en 1999, au nom du droit d'ingérence humanitaire, et en Afghanistan en 2001 sans résolution explicite du Conseil de Sécurité des Nations Unies). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture