La prolifération étatique, ou la balkanisation de la planète a été une tendance lourde de l'évolution de la vie internationale au XXème siècle. Décolonisation, décomposition des empires multinationaux soviétiques et yougoslaves ont considérablement accru le nombre d'Etats. Au Moyen-Orient, un ordre régional existe et le contexte semble peu favorable à la prolifération étatique. Pourtant, un cas est susceptible de devenir une exception : l'éventuelle création d'un Etat Kurde...
[...] Cependant la Turquie a un peu amélioré les droits culturels des Kurdes dans la perspective de son intégration européenne. Les Kurdes en Iran (Kurdistan Oriental) Les Kurdes y constituent la 3ème ethnie, dans un Etat qui après la révolution de 1979 lutte contre les minorités, les Kurdes d'Iran sunnites étant de plus une minorité religieuse dans l'Iran chiite. Le PDKI (Parti Démocratique du Kurdistan Iranien) qui avait soutenu la révolution espérait pourtant une réelle indépendance, aujourd'hui les conflits armés continuent pour obtenir une autonomie politique et culturelle, dans un pays où la langue kurde est interdite depuis 1949. [...]
[...] La superficie totale du Kurdistan est estimée à km2, une superficie équivalente à celle de la France, partagée de la façon suivante : Turquie km2, Iran km2, Irak km2, Syrie km2. Les limites géographiques du Kurdistan ne sont pas précisément définies, il s'agit d'une région de hautes montagnes, celles-ci constituant une barrière naturelle cloisonnant les régions kurdes. De plus, le Kurdistan possède des ressources naturelles très importantes qui sont l'un des éléments clés du problème kurde : le pétrole tout d'abord, puisque la totalité du pétrole turc et syrien, les du pétrole irakien sont extraits au Kurdistan, ainsi que l'eau, un des éléments géopolitiques essentiels dans la région, le Kurdistan constitue, de loin, la plus grande réserve d'eau. [...]
[...] Les kurdes eux-mêmes, selon leur origine, ont des représentations géographiques différentes du Kurdistan. De plus, le Kurdistan devrait composer avec des entités étatiques reconnues qui ne sont pas disposées à se séparer d'une partie de leur territoire. Enfin, il ne faut pas sous estimer la dimension économique, car les régions kurdes sont souvent considérées comme des colonies intérieures susceptibles de fournir des matières premières essentielles aux Etats centralisateurs, et recevant bien peu en retour. L'incapacité des Kurdes à édifier leur propre Etat au cours du XXème siècle s'explique donc en partie par leur séparation en plusieurs Etats, la sujétion à des régimes politiques différents et donc à des modes de contestation divergents. [...]
[...] Un état kurde ? La prolifération étatique, ou la balkanisation de la planète a été une tendance lourde de l'évolution de la vie internationale au XXème siècle. Décolonisation, décomposition des empires multinationaux soviétiques et yougoslaves ont considérablement accru le nombre d'Etats. Au Moyen-Orient, un ordre régional existe et le contexte semble peu favorable à la prolifération étatique. Pourtant, un cas est susceptible de devenir une exception : l'éventuelle création d'un Etat Kurde. I. Les kurdes, le Kurdistan Les Kurdes, 4ème ethnie du Proche-Orient après les Arabes, les Persans et les Turcs, représentent également le plus grand peuple sans Etat de la région. [...]
[...] III. Les entraves à la constitution d'un Etat Kurde Après la première guerre mondiale, la question d'un Etat kurde est un enjeu dans les relations internationales en raison du pétrole présent dans la région. Alors qu'un Etat kurde autonome était prévu dans les articles 62-64 du traité de Sèvres du 10 août 1920 organisant le découpage de l'Empire Ottoman, l'intervention de Mustapha Kemal, fondateur de l'Etat turc, conduit au traité de Lausanne du 20 novembre 1923 qui enterre le Kurdistan. [...]
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