Le peuplement quantitativement et qualitativement influence jusqu'à un certain point l'action internationale d'un État et sa politique étrangère. Mais la notion de peuple ou de groupe social est une notion ambiguë en droit internationale. Ces matières ont depuis longtemps associé Etat et peuple, pays et régime politique. Elles les confondent même. Par exemple, en droit international, l'expression « le droit des peuples a disposé d'eux-mêmes » qui est une sorte de principe contient implicitement une association entre peuple et état. Ce qui laisse croire qu'il y a une coïncidence entre la réalité juridique (l'État) et le peuple (le groupe qui se donne des institutions à un moment donné.
[...] À partir de ce croisement on obtient une géopolitique qui produit un sens dans le champ des RI. Ainsi, le degré de connexion et d'homogénéité de la population commande non seulement l'action des états (internes & externes) mais peut conditionner leurs existences. Dans l'étude du rapport entre Etats dans le champ des RI, pendant une longue période la nature d'Etat ainsi que le rapport entre peuplement et nature de l'Etat a été négligé. Au cours des 20 dernières années, on va reconsidérer la notion d'Etat en démontrant que le modèle occidental de l'État-nation construit autour d'une hypothèse de l'homogénéité de l'espace national n'est pas universel. [...]
[...] Ce qui laisse croire qu'il y a une coïncidence entre la réalité juridique (l'État) et le peuple (le groupe qui se donne des institutions à un moment donné. Or l'Etat n'est en réalité qu'une personnalisation juridique du peuple. Il peut le représenter, mais en réalité il existe des situations où cette expression juridique, ou le régime politique ne représente pas politiquement une population entièrement ou partiellement. Dans le raisonnement du droit international, qui associe peuple et état ne se pose pas la question de la légitimité (peuple affamé par le gouvernement), mais uniquement celle de la légalité (non-ingérence). [...]
[...] La géopolitique dans ce qu'on appelle la phase de sa réhabilitation (75-80) va envisager la question de la population sous un angle différent. Elle va essayer de trouver une relation entre la dynamique des populations et une situation géopolitique. C'est ainsi qu'on a pu mettre en évidence des interdépendances entre Etats, qu'on ait pu démontrer que la dynamique des populations était explicative jusqu'à un certain point de la politique étrangère ou de l'action internationale des Etats. La relation entre l'Espagne et le Maroc s'explique par la question de la présence d'une population marocaine émigrée en Espagne. [...]
[...] Or cette recommandation pose des problèmes de souveraineté. Aujourd'hui, la question de la maitrise des flux de population ou de démographie constitue un sujet crucial, stratégique. C'est un des actes des politiques étrangères des pays du nord. Ainsi, si la dynamique des populations détermine l'action des Etats, il faut l'envisager à la lueur d'indicateurs en fonction de critères quantitatifs et qualitatifs. Le nombre permet de classer les pays entre les plus peuplés et les moins peuplés. Par ailleurs, la distribution spatiale de la population en fonction de la dimension du territoire permet de produire un autre classement. [...]
[...] En RI, il y a une séparation entre la notion d'Etat ou de régime politique et d'Etat ou de peuple. Dans les théories classiques (écoles réaliste et néo-réaliste), la notion de peuple en tant qu'acteur des RI n'est pas retenue. Cependant , à partir de la fin des années 60 dans le sillage des études centrées sur le tiers monde, on va séparer l'action de l'Etat dans le champ international, voire même national, et le peuple. On a posé alors la question de la légitimité d'action de l'Etat et la question de sa légalité. [...]
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