Alors que l'intervention onusienne en Somalie avait suscité un grand espoir lors de son lancement, on s'entend, aujourd'hui, généralement à penser qu'elle s'est soldée par un échec. Pour éclairer cette situation la présente fiche se propose de présenter dans un premier temps la situation somalienne ayant conduit l'ONU à intervenir, puis l'aventure des casques bleus en Somalie pour finir par les conséquences de cette « guerre perdue de l'humanitaire »
[...] - l'ONUSOM II, sous commandement de l'ONU, autorisée en vertu du chapitre VII de la Charte, fut caractérisée par son usage intempérant de la force armée et il en résulta une guerre en règle entre les forces de l'ONU et certaines factions somaliennes. Elle est le résultat de l'adoption de la résolution 814 de l'ONU, adoptée le 26 mars 1993. Les effectifs de l'UNOSOM II furent constitués par vingt mille soldats et huit mille civils. Les effectifs militaires étant fort disparates allant d'une force d'intervention rapide américaine composée de troupes d'élite équipée d'hélicoptères de combats aux contingents sous équipées des nations non- industrielles. UNOSOM II devait initialement se dérouler de mars à octobre 1993. [...]
[...] Son incapacité à permette l'acheminement de l'aide aux populations auxquelles elle était destinée a précipité la création de l'UNITAF. A titre d'exemple, de février à juin 1992 le CICR a réussi à distribuer tonnes métriques de nourriture quand le programme alimentaire mondial, un organisme de l'ONU, n'a réussi à distribuer que tonnes sur les promises en janvier 1992. - l'UNITAF, ou opération Restore Hope, sous commandement américain, autorisée en vertu du chapitre VII de la Charte, tenta de préserver un équilibre précaire entre le maintien et l'imposition de la paix, son action fut marquée par un certain nombre de violations très sérieuses des droits de la personne, de la part en particulier des contingents belge et canadien. [...]
[...] La coalition du MNS de Abdhurahmane Ahmed Tour, du CSU du général Aïdid et du MPS du Colonel Jess contraint le dictateur à la fuite le 26 janvier 1991 accompagné des Nations unies et la quasi-totalité des ambassades étrangères. Mais une fois le dictateur parti, la coalition se fissure : sécession du Somaliland, multiplication des luttes claniques sanglantes, luttes entre les clans pour le contrôle des trafics d'armes, du khat et de l'aide alimentaire, exactions violentes des groupes de jeunes marginaux délocalisés. [...]
[...] Suite à ce dernier incident, le 6 octobre 1993, le Président Clinton annonce que toutes les forces américaines auront quitté la Somalie le 31 mars 1994. Peu à peu la plupart des contingents des pays du nord abandonnent la Somalie et l'ONU tente de trouver de plus en plus de troupes des pays non industrialisés, essentiellement du Botswana, de l'Egypte, de l'Inde, de la Malaisie, du Maroc, du Pakistan et du Zimbabwe. Cet état de guerre peut voir son origine dans plusieurs faits : - l'absence de consignes univoques sur les tâches en matière de désarmement des belligérants somaliens des troupes déployées dans le cadre de l'UNITAF exacerba la méfiance du général Aïdeed. [...]
[...] Dès le 6 juin, le Conseil de sécurité adopte la résolution 837 de l'ONU, dont le paragraphe 5 appelle à l'arrestation, à la détention préventive et à la traduction devant les tribunaux des responsables de l'embuscade du 5 juin. Les opérations contre les forces d'Aïdeed, dont la tête est mise à prix, se multiplient faisant de nombreuses victimes parmi les Somali : - 17 juin 1993, les soldats du contingent marocain attaquent les forces d'Aïdeed dans Mogadiscio-Sud, y faisant de nombreuses victimes, - le 12 juillet 1993, les Américains conduisent une opération contre les forces du général Aïdeed en utilisant les hélicoptères de combat de la Force de réaction rapide, au moins douze Somali sont tués (la SNA évalue ce nombre à soixante-dix), la foule qui s'est rassemblée après cet incident massacre quatre journalistes accourus pour couvrir l'événement, après cet incident, l'hostilité entre les forces du général Aïdeed et les troupes d'élite de la force américaine grandit et génère des affrontements qui font plusieurs victimes, - 5-15 septembre 1993 : série d'affrontements entre les Casques bleus (nigérians, pakistanais et italiens) et les forces de la SNA, ces affrontements font des centaines de morts parmi les Somali, - 3 octobre 1993 : opération des troupes d'élite américaines (Rangers et Delta Force) dont la cible est l'hôtel Olympia de Mogadiscio, où des cadres de la SNA sont censés tenir une réunion, les Américains sont encerclés par les forces de la SNA et ont dix-huit morts et soixante-dix-huit blessés, cet affrontement fait de cinq cents à mille victimes parmi les forces somaliennes, à la suite de cet affrontement, le corps d'un soldat américain sera profané par la foule de Mogadiscio sous le regard omniprésent des caméras de CNN, la retransmission de ces images provoquera un scandale dans l'opinion publique américaine. [...]
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