L'eau recouvre environ 70% de la surface terrestre, la réserve totale en eau de la planète s'élevant à 1,4 milliards de km3. Pourtant, en dépit de cette apparente abondance, l'eau est inégalement répartie à la surface du globe et, surtout l'eau douce ne représente que 2,5% de ce total, dont 68,9% sont stockés à l'état solide, principalement dans les calottes glaciaires de l'Arctique et de l'Antarctique. En outre elle est difficilement accessible : seuls 200 000 Km³ sont utilisables par la biosphère ou accessible à l'homme, soit 1% du volume d'eau douce et 0,01% de toute l'eau sur la terre.
Or l'eau constitue une denrée essentielle dont dépend toute la vie sur terre : en effet tant la qualité que la quantité et la disponibilité des eaux douces et marines influencent le développement économique d'un pays, en ayant des répercussions sur ses capacités productives et la qualité de vie de ses citoyens.
[...] Celui- ci tire son origine de la rivalité existant entre Turcs et Arabes. A cela, il faut ajouter le ressentiment turc, qui remonte à la première guerre mondiale puisque les arabes avaient alors le camp anglais contre les ottomans, de même qu'un différend territorial portant sur le Sandjak d'Alexandrette que la Syrie continue de revendiquer ou bien encore la question kurde. La Turquie tient la clef de l'approvisionnement en eau de la Syrie et de l'Irak puisque tant le Tigre que l'Euphrate prennent leur source dans les montagnes anatoliennes. [...]
[...] L'eau peut aussi se trouver au cœur de conflits d'un autre ordre. Ainsi les fleuves transfrontaliers constituent un sujet de discorde important. La question se pose en effet de savoir qui est alors propriétaire des eaux. Or les textes juridiques restent imprécis à cet égard, même si la Convention de Barcelone de 1921 définit ce qu'est un fleuve international[2]. A l'initiative de l'ONU en 1970, la Commission du Droit International (CDI) a entrepris de remédier à ce quasi vide juridique. [...]
[...] Une Convention fondée sur ces principes a été adoptée par l'ONU en 1997[4]. Ce cadre juridique est pourtant récent, ce qui explique que les tensions au sujet de l'accès à l'eau se soient accumulées dans certaines régions du monde, à un degré tel que les conflits restent d'actualité. On peut, à titre d'exemple, citer le cas du Danube que la Hongrie et la Slovaquie se disputent depuis 10 ans. Alors qu'un barrage devait être construit à cheval sur les deux pays, les Tchécoslovaques décidèrent de détourner sur leur territoire 25 km du fleuve, ce qui aboutit à priver son lit principal en territoire hongrois de 90 à 95% de son eau. [...]
[...] C'est pourquoi le programme d'action pour le développement durable, mis en œuvre au Sommet de la Terre en 1992 et renforcé à Johannesburg en 2002, s'est notamment centré sur la protection, l'approvisionnement et la qualité de l'eau douce dans le monde. Quant au Comité des Nations Unies pour les Droits Economiques, Sociaux et Culturels, il en novembre 2002, rappelé la responsabilité de chaque Etat d'assurer l'accès à l'eau de tous ses citoyens. BIBLIOGRAPHIE : - Diplomatie Magazine, Géopolitique de l'or bleu novembre-décembre 2003, n°6. - Atlas mondial de l'eau, Une pénurie annoncée, Salif Diop & Philippe Rekacewicz, autrement 2003. [...]
[...] L'exploitation pétrolière peut ainsi aboutir à une contamination importante des eaux de surface et des nappes phréatiques. L'exemple des anciens pays du bloc soviétique est particulièrement parlant à cet égard. C'est ainsi qu'au Kazakhstan, du temps de l'URSS, le pompage des fleuves alimentant la mer d'Aral afin d'irriguer les champs de coton a abouti à une diminution radicale de la surface qui a été amputée des 2/3 depuis les années 1950, le rivage ayant, quant à lui, reculé de 100 Km. Rappelons que la mer d'Aral constituait jadis la quatrième plus grande mer intérieure du monde. [...]
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