Aussi controversé soit l'auteur, la sortie récente du livre de BHL La guerre sans l'aimer a relancé le débat sur l'intervention française en Libye. Altruisme, promotion des droits de l'Homme et de la démocratie ou intervention mesurée visant à promouvoir ses propres intérêts ? On peut s'interroger, et élargir le sujet : la diplomatie devrait-elle, avant toute autre chose, promouvoir les droits de l'Homme ? A quel titre, et à quel prix ? La diplomatie est ici entendue comme « l'ensemble des moyens et des activités spécifiques qu'un État consacre au service de sa politique étrangère », d'après la définition du lexique de science politique Dalloz, même si l'intervention d'acteurs non étatiques sera également prise en compte dans le cadre de leur apport à la promotion des droits de l'Homme. Pour être parfaitement clair, il convient de comprendre l'expression « diplomatie des droits de l'Homme » comme diplomatie visant en premier lieu à promouvoir et préserver les droits de l'Homme, entendus comme ensemble des droits fondamentaux, inaliénables, imprescriptibles et universels attachés à la personne humaine ou encore comme l'ensemble des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels qui conditionnent la liberté et protègent la dignité humaine, définit et protégés notamment par la DDHC de 1789, la Déclaration universelle des droits de l'homme et d'autres conventions…
[...] Lorsqu'il devient président en 1977, les droits de l'homme sont déjà un élément central de la diplomatie des USA (contexte GF, monde libre face au bloc communiste). Sans imprimer de changement radical, Carter respecte ses engagements de campagne et renforce par exemple le bureau des droits de l'homme, ou il nomme un secrétaire adjoint pour les droits de l'homme issu de la société civile et dont le mandat s'élargit aux affaires humanitaires. La nouveauté principale est le recours aux sanctions : il met fin à des programmes d'aides économique et militaire à des pays considérés comme violateurs des DH. [...]
[...] La mission de l'ONU est la promotion de la paix et la prévention des conflits, dont la condition nécessaire est le respect des droits de l'homme C'est justement sa nature d'organisation internationale qui lui permet de dépasser le clivage intérêts particuliers VS droits de l'homme Les ONG On peut dégager un deuxième type d'acteur privé dont le rôle est essentiel pour la diplomatie des droits de l'homme : les ONG, même si leur acceptation parmi les acteurs diplomatiques est plus tendancieuse. Leur qualité d'acteur privé leur permet de ne pas être tiraillés entre différentes priorités inconciliables, et elles peuvent ainsi mener facilement leur mission à bien. II- Placer les droits de l'Homme sur le devant de la scène : risques et enjeux On entre maintenant dans la seconde partie, quels enjeux et risques pour une diplomatie des droits de l'homme ? [...]
[...] D'un autre côté, vue depuis nos démocraties occidentales, cette supériorité de la démocratie et des droits de l'homme semble difficilement contestable. Mais de là à légitimer l'intervention armée, et c'est la toute la question? Corollaire du droit d'ingérence, il faut aborder la question de la guerre juste. D'abord définie par Thomas d'Aquin, elle trouve son expression moderne chez Michael Walzer. En substance, pour être juste, la guerre doit être engagée en dernier ressort, une fois toutes les possibilités non violentes examinées. [...]
[...] L'objectif premier de la diplomatie : préserver ses intérêts 1. Les cinq objectifs de la diplomatie fixés par la Convention de Vienne La Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques a clairement établi, par le biais d'un traité international, les 5 fonctions que la diplomatie doit remplir : - la représentation de l'Etat accréditant (de l'Etat pour lequel le diplomate travaille) : visas, informations - la protection des intérêts de l'Etat accréditant et de ses ressortissants (dans la limite du droit international) : ce qui implique par exemple le rapatriement en France lorsque la situation du pays devient trop dangereuse (comme en Libye en février dernier) - la négociation avec l'Etat accréditai (celui où le diplomate exerce son activité) - l'information par tous les moyens licites des conditions et de l'évolution des évènements dans l'Etat accréditai : par exemple durant le printemps arabe, avec le rôle d'observateur et d'informateur des diplomates résidant dans les pays impliqués, informant leurs Etats d'origine - le développement des relations amicales 2. [...]
[...] ) La promotion des droits de l'Homme, mise en pratique d'une conviction ou caution humaniste ? On va maintenant se pencher sur la promotion en acte des droits de l'Homme, au travers du droit d'ingérence et de la guerre juste Droit d'ingérence et guerre juste La diplomatie des droits de l'Homme n'est cependant pas que théorie, mais trouve parfois une application concrète, notamment via l'ingérence et la guerre. On peut alors s'interroger sur le droit d'ingérence, lancé par Bernard Kouchner et les french doctors et théorisé par le philosophe Jean-François Revel en 1979. [...]
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