La déstalinisation dans les relations internationales
Aux yeux de nombreux contemporains, au rang desquels le Président américain Eisenhower, la mort de Joseph Vissiaronovitch Djougachvili, dit Staline, le 5 Mars 1953, a « changé la face du monde ». Moins de trois ans après, le XXè Congrès du Parti Communiste d'Union Soviétique (PCUS) semble leur donner raison, puisque le nouvel homme fort d'URSS, Nikita Khrouchtchev, y présente un rapport secret concluant à la nécessité d'une « déstalinisation » du régime.
[...] Paradoxalement, cette détente dans les relations Est-Ouest va permettre à Moscou de mener une vraie politique dans le reste du monde. Libérée de la plupart des risques de crise à l'Ouest, l'URSS tente d'élargir son influence sur les pays nonalignés. Pour ce faire, Khrouchtchev renoue par exemple avec la Yougoslavie de Tito, qualifiée par Staline de laquais de l'impérialisme La rupture avec Staline se manifeste jusque dans la forme de cette réconciliation : Khrouchtchev adresse une lettre formelle d'excuse au dirigeant yougoslave, auquel il rendra même visite, et proclame officiellement le caractère socialiste de son régime. [...]
[...] Mais comme le rapport secret devient assez rapidement de moins en moins secret, ces émules de l'homme de fer subissent des pressions croissantes de la part de la population, voire de leur propre parti, pour lesquels les transformations amorcées en Union Soviétique doivent également s'appliquer à leur pays. En Hongrie, par exemple, Rakosi se montre extrêmement réticent à appliquer les décisions prises au XXè Congrès. En conséquence, il est limogé par Khrouchtchev, et remplacé par Imre Nagy. Celui-ci subit également immédiatement la pression populaire, en particulier lors des journées du et 24 Octobre. Le 1er Novembre, il proclame l'indépendance et la neutralité de la Hongrie, et donc son retrait du Pacte de Varsovie. [...]
[...] A cet égard, il est bien vrai que la mort de Staline a au moins changé la face de l'URSS. Tout d'abord, notons que le concept de coexistence pacifique n'est pas une invention de Khrouchtchev. Malenkov l'avait déjà suggéré au cours du XIXè Congrès du PCUS en 1952, en se fondant sur des discours de Staline. D'ailleurs, la coexistence pacifique ne doit pour les Soviétiques s'appliquer qu'au niveau interétatique, mais ne remet nullement en cause le but de Révolution mondiale. [...]
[...] Kennedy monte à la tribune de l'ONU avec les photos en question, et décrète un blocus immédiat de Cuba, afin d'éviter que les fusées puissent être acheminées. En Octobre 1962, le monde est au bord de la guerre nucléaire : des bâtiments soviétiques se dirigent vers Cuba, où les attendent des navires américains prêts à les intercepter et à les couler. Mais, et c'est peut-être là un signe des temps, c'est par la négociation que la crise sera résolue, et Moscou acceptera finalement, en échange de garanties américaines, de retirer ses missiles de Cuba. [...]
[...] La première conséquence de la déstalinisation dans les relations de l'URSS avec ses républiques satellites découle directement de la situation interne du pays en 1953. A la mort de Staline, la mère-patrie du communisme se trouve en effet dans une situation de vacance du pouvoir. Staline n'a jamais désigné de successeur, puisqu'il a systématiquement purgé tous ceux qui semblaient arriver en position de lui faire de l'ombre. Parmi les quelques dirigeants susceptibles de prendre sa succession, celui qui voudra s'imposer se doit donc d'apparaître plus consensuel et plus collégial que ne l'était Staline, qui régnait grâce à l'épée de Damoclès de la purge, constamment suspendue au-dessus de tout citoyen soviétique, y compris aux plus hauts niveaux de l'Etat. [...]
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