L'échec du cycle de négociations de Seattle peut trouver son explication dans l'existence de clivages profonds entre les pays et dans des circonstances défavorables. Cet échec n'en constitue pas moins la preuve d'une certaine inadaptation de l'OMC ainsi qu'un appel à la réforme de ses structures
[...] L'échec du cycle de négociations de Seattle ne renvoie cependant pas aux calendes grecques la poursuite de la libéralisation des échanges commerciaux : les 135 pays membres vont se retrouver dés le mois de janvier 2000 pour reprendre les négociations relatives à l'agriculture et aux services selon le calendrier prévus par les accords de Marrakech de1994. Elles devront prendre fin au plus tard le 31 décembre 2003. [...]
[...] Cantonnés traditionnellement à la libéralisation des échanges de produits industriels de la richesse mondiale), les négociations vont se porter désormais également sur les services (60 ce qui fait de ce cycle certainement le plus ambitieux. En outre, il est indéniablement l'un des plus conflictuel : au-delà de ses enjeux économiques, il touche à des questions aussi sensibles que la sécurité alimentaire. L'échec du cycle de négociations de Seattle peut trouver son explication dans l'existence de clivages profonds entre les pays et dans des circonstances défavorables Le champ des thèmes à aborder fut, lui-même, l'objet de violentes oppositions. [...]
[...] Les Etats-Unis souhaitaient une négociation classique, limitée à des questions sectorielles, leur priorité étant l'accès à de nouveaux marchés. La peur de se retrouver en tête-à-tête avec les Américains sur l'agriculture a poussé les Européens à élargir la discussion (pour mieux monnayer leurs concessions), tout en insistant sur la nécessité d'une régulation plus poussée du commerce international. Les Pays en Développement (P.D) n'étaient pas hostiles à un agenda élargi mais refusaient d'aborder les thèmes des normes sociales et de l'environnement, en lesquelles ils voient un protectionnisme déguisé ; ils avaient en outre affirmé sur la nécessité, avant de se lancer dans une autre négociation, de faire le bilan du cycle précédent : l'accord de Marrakech, qui prévoyait la levée sur 10 ans de tous les obstacles au commerce des produits textiles, n'étant pas totalement appliqué. [...]
[...] C'est en vue de préparer ce nouveau cycle que la conférence de Seattle s'est tenue, sous l'égide de l'OMC, du 30 novembre au 3 décembre 1999. Son ambition officielle était double : trouver un consensus entre les 135 pays membres de l'OMC sur un texte servant de cadre de négociation et introduire un début de régulation dans le commerce international. La rencontre de Seattle s'est caractérisée par une certaine nouveauté. En premier lieu, elle marque l'organisation du premier cycle par l'OMC, créée au lendemain de l'Uruguay round par les accords de Marrakech en avril 1994. [...]
[...] En outre, selon les experts européens, les agriculteurs américains sont les plus aidés au monde (9500$/an contre 8500 pour l'UE). Cette opposition fut aggravée de façon décisive par la campagne présidentielle américaine, l'Administration Clinton cherchant à donner des gages aux lobbies agricoles, aux grandes entreprises et au Congrès. Si les Etats-Unis et l'UE se sont violemment opposés sur l'agriculture, ils n'en ont pas moins fait bloc sur les normes sociales (interdiction du travail des enfants, du travail forcé et instauration de la liberté syndicale) et l'environnement face aux pays en développement. [...]
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