Ce nouvel espace sans frontières qui constitue une force extraordinaire de dialogue, d'échanges et de progrès, présente dans le même temps une formidable vulnérabilité. Notre société est devenue totalement dépendante de son « espace informatique », dont le bon fonctionnement conditionne nos vies quotidiennes. Les systèmes d'information gèrent de plus en plus de données et de paramètres qui constituent les forces fondamentales des entreprises et des Etats. Le pouvoir a glissé de la richesse à la connaissance : celui qui sait plus vite et mieux détient les clés du succès et assure sa maîtrise sur ceux qui en savent le moins. Face à un usage normal de l'espace informatique émergent, comme pour tous les autres phénomènes sociaux, des utilisations frauduleuses ou criminelles d'autant plus dangereuses que les vulnérabilités sont accrues et que l'existence même de nos sociétés peut être remise en cause.
Comment est-il possible que la recherche nécessaire de la performance par les administrations, les entreprises voire même les particuliers accroisse paradoxalement dans le même temps la vulnérabilité de ces acteurs face à la cybercriminalité ?
[...] Au milieu des années 80, au moment de la banalisation des PC dans les entreprises, la première vague de criminalité a touché essentiellement le piratage des logiciels en raison de leur coût et de la rareté de l'offre. La menace était essentiellement interne. A la fin des années 80, la deuxième vague s'est révélée avec l'émergence des réseaux. La menace est devenue externe avec l'apothéose des hackers et la pénétration dans les systèmes des entreprises et l'attaque des symboles politique. Aujourd'hui, on vole moins un PC pour sa technologie que pour les informations qu'il contient, on pénètre un réseau plus pour accéder à des bases de données que par esprit ludique. L'outil Internet n'est pratiquement pas réglementé. [...]
[...] Une dynamique tentaculaire, qui, faute d'une législation cohérente, peut favoriser l'ascension de nouvelles puissances criminelles de dimension mondiale. La variété des menaces : a / Les menaces sur les libertés individuelles : Chacun est fiché de multiples fois dans des quantités phénoménales de bases de données. Ces données peuvent être utilisées à des fins commerciales ou encore répressives dans certains pays non-démocratiques. De la carte bancaire au compte consultable à distance, de la carte téléphonique au courrier électrique, tout peut être écouté, reproduit et l'intimité de chacun violée. [...]
[...] Or, comme c'est le cas pour le problème de l'effet de serre en matière d'environnement, l'interdépendance des Etats est, et ne cessera d'être, en matière d'information, totale. Le véritable défit que pose la cybercriminalité est, par conséquent, celui d'une coopération globale. Dans tous ses aspects, la cybercriminalité est un phénomène complexe, bousculant certains acquis du droit de la responsabilité pénale et compliquant à l'extrême les moyens d'identification et de répression des auteurs d'infractions. Dans un tel cadre, la nécessité d'une coopération internationale des systèmes judiciaires semble un impératif incontournable. Une telle démarche est d'autant plus complexe qu'elle doit suivre l'évolution rapide des technologies de la communication. [...]
[...] Les stagiaires, les personnels temporaires, les sociétés de sous-traitance ou d'audit représentent également un risque pour les entreprises emploient leurs services. Enfin, les opérations de maintenance présentent également des risques. Ex. : Pendant la guerre du Vietnam, les Américains ont constaté que plus de de leurs ordinateurs sur place avaient été piégés pendant les opérations techniques de révision. La cybercriminalité peut avoir des origines externes. Aujourd'hui, le monde entier est couvert de réseaux qui relient tous les ordinateurs entre eux. De nombreux serveurs pirates sont accessibles, par adresse Internet ou par numéro de téléphone. [...]
[...] Comme pour les crimes plus classiques : trafic d'armes, de drogue, mafias, blanchiment d'argent, trafic d'êtres humains, transfert de technologie, prolifération en matière nucléaire, les Etats prennent conscience qu'il faut favoriser la coopération internationale. L'utilisation du Net par des groupes terroristes ou des guérillas est un exemple symptomatique de l'influence du réseau sur les relations internationales, mais n'en constitue qu'un des aspects. Les mafias y prospèrent déjà et certains pays adversaires, comme la Corée du Nord et la Corée du Sud, y règlent déjà leurs comptes. La cybercriminalité soulève également la question de la compétence territoriale. [...]
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