Durant la période de guerre froide, le Conseil de sécurité était entravé par l'opposition Est/Ouest et confronté au « grippage » des mécanismes et procédures prévus au chapitre VII qui constitue le cœur de la charte des Nations unies (action en cas de menace ou de rupture contre la paix et d'acte d'agression). Pendant près de cinquante ans, c'est une sorte de neutralité idéologique qui a dominé tout le système international. Le droit de véto empêchait tout empiètement des Nations unies à l'encontre d'une grande puissance ou d'un de ses protégés. L'appareil de police que la charte avait édifié sur l'accord supposé des grands, n'a jamais pu être mis en place, alors que se multipliaient les conflits armés, issus d'une guerre que l'on qualifiait de froide parce qu'elle se déroulait par clients interposés.
Avec la fin de la guerre froide et la disparition de l'URSS, le Conseil de sécurité a-t-il pu se remettre à fonctionner selon les modalités initialement prévues et intervenir sur l'ensemble du Globe ? Malgré les nouvelles perspectives décidées au début des années 90, une réforme du Conseil de sécurité est à envisager pour une meilleure représentation du contexte international actuel...
[...] Les Etats-Unis, en voulant trouver une légalité à leurs actions pour rallier le plus d'Etats possible à la lutte antiterroriste, se sont intéressés à la capacité de l'ONU de fournir un cadre moral et juridique à cette lutte. Mais les Etats-Unis sont au Conseil comme sur la scène internationale, l'unique ‘hyperpuissance'. La Chine et la Russie sont de moins en moins présentes. Le Royaume Uni reste proche de la politique américaine. La France joue un rôle constructif, mais peu indépendant de ses partenaires occidentaux. Enfin, l'Union Européenne n'y existe pas encore en tant que telle, alors qu'elle compte pour une seule voie dans les négociations de l'OMC. [...]
[...] Sur une cinquantaine d'opérations de maintien de la paix depuis la naissance de l'ONU ont été engagées au cours de la dernière décennie ; cette expansion étant notamment concomitante avec l'attribution du prix Nobel de la paix aux casques bleus La crise du Golfe signe le premier conflit depuis la fin de la guerre froide. Le Conseil de sécurité a véritablement pu jouer son rôle. Pour la première fois depuis son instauration, il a pu prendre une décision de sanction (recourant à la force militaire), qui a surtout fait l'objet de l'unanimité parmi les cinq membres permanents. B. [...]
[...] Le Conseil de sécurité des Nations Unies depuis la fin de la Guerre froide La mission principale du Conseil de sécurité est de maintenir la paix et la sécurité internationale. Il est composé de quinze membres (onze à l'origine) : - cinq membres permanents : Chine, Etats-Unis, France, Royaume Uni et Russie qui a hérité du siège de l'URSS à la disparition de celle-ci en 1991. Ces pays peuvent exercer un droit de véto sur les décisions du Conseil. - dix membres non permanents qui sont élus pour une période de deux ans par l'Assemblée générale, et qui depuis 1963 permettent d'accroître la représentation du ‘Tiers-monde'. [...]
[...] L'élargissement du Conseil de sécurité nécessite l'accord des cinq membres permanents et une révision de la charte de San Francisco, ce qui devrait rendre les opérations quelque peu délicates. Il faut également redéfinir les critères d'utilisation du droit de véto pour rendre le processus de prise de décision plus démocratique, et faire en sorte qu'un Etat n'utilise pas sa puissance de nuisance pour paralyser une action. Les sanctions deviennent sélectives (cas de l'Irak) et font perdre la crédibilité au Conseil de sécurité. [...]
[...] DECAUX, Emmanuel. Conseil de sécurité : des nouvelles compétences Défense nationale, mars 2000, p14-26. Livre BOUTROS-GHALI, Boutros, entretiens avec Berthelot Yves, Démocratiser la mondialisation, éditions du Rocher pages. Annuaires. MOISI, Dominique. Les Nations unies entre paix incertaine et justice sélective Ramsès 2002, p61-65. NOVOSSELOFF, Alexandra. Nations unies, l'après-11-septembre Ramsès 2003, p293-295. Site internet. www.un.org Meilleur équilibre entre le rôle du conseil de sécurité et celui de l'Assemblée générale communiqués de presse, 16/10/2002. [...]
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