Depuis la conférence de Genève en 1927, et plus spécialement depuis l'organisation de la conférence de Bucarest en 1974 et celle de Mexico en 1984, sous l'égide du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), la communauté internationale tente de relever le défi démographique. C'est dans ce dessein que la 3e Conférence Internationale sur la Population et le développement (CIPD) s'est tenue du 5 au 13 septembre 1994 au Caire, associant dans ses réflexions plus de 180 gouvernements et 1250 ONG
[...] Pour la première fois, le Vatican est sorti de sa réserve. Son apport fut indéniablement novateur De nouvelles pistes de réflexion ont été approfondies. Ayant reçu un mandat plus large que les précédentes, la CIPD du Caire a été incité à tenir davantage compte des liens existant entre "la population, la pauvreté, les modes de production et de consommation, et d'autres menaces pesant sur l'environnement". L'introduction de la réflexion sur le thème "femmes et population" a constitué l'innovation majeure. Pour la première fois, l'amélioration de la condition des femmes, le renforcement de leur pouvoir sont présentés comme des conditions essentielles à la résolution du problème démographique. [...]
[...] La conférence fut révélatrice de certaines mutations de la scène internationale depuis 1989. Les questions démographiques ont toujours été politisées. L'effondrement du bloc communiste, l'atténuation des conflits idéologiques ont laissé place à des oppositions d'ordre religieux entre le catholicisme (Vatican et quelques pays d'Amérique latine), l'Islam (Iran et de façon plus modérée l'Egypte), et une forme de protestantisme, individualiste et féministe (Etats-Unis, Norvège). Certains observateurs n'hésitant pas à parler de véritable concile. Néanmoins pour certains participants, elle fut partiellement une mystification Une conférence sur la population et le développement ayant, de façon surprenante, occulté certains problèmes démographiques. [...]
[...] La régulation des naissances fut presque l'unique objet des discussions. Or la population affronte également les problèmes du vieillissement (au Nord), de la croissance urbaine, des questions de la santé (le SIDA) et des migrations internationales. Certains y ont vu la volonté du Nord de se prémunir contre une invasion démographique du Sud. Une CIPD faisant des questions anthropologiques (quelle est la définition de la famille ? des droits de la femme ? de la protection de la mère et de l'enfant le cœur des débats. [...]
[...] L'adoption du plan mondial relève d'un faux consensus. A l'endroit de certains chapitres, des pays tels que l'Afghanistan, l'Iran, le Vatican ont exprimé leurs désaccords à l'égard du terme "individu", au profit de l'usage exclusif de celui de "couple" ainsi que par rapport à la notion de droits reproductifs. Toutefois pour favoriser le consensus ces oppositions ont été placées en annexe. L'objectif chiffré de 7.8 milliards d'individus en 2050 apparaît, enfin, bien arbitraire pour certains démographes présents au Caire. Conclusion Par ces divers aspects, la conférence du Caire appelle un jugement nuancé : elle fut davantage un forum qu'un lieu de décision. [...]
[...] La conférence du Caire Introduction Le XXe a vu l'émergence d'un véritable défi démographique. L'évolution rapide de la population mondiale ( 2.5 milliards d'individus en 1950 contre 6 milliards aujourd'hui), les incertaines et inquiétantes perspectives scénarios sont envisagés pour 2050 : 4 ou 10 ou 30 milliards d'hommes) mais surtout les problèmes qui sont associés à cette explosion (l'humanité pourra-t-elle subvenir à ses besoins ? L'accroissement démographique ne pèse-t-il pas de façon rédhibitoire sur le développement ? Sur l'environnement incitent à un effort de régulation de la population à l'échelle internationale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture