Syrie, Russie, cours du printemps arabe, Maghreb, USA, DAESH, Moyen-Orient, Irak
Après la victoire soudaine des puissances occidentale sur le Bloc de l'Est fin des années 1980, les dirigeants arabo-musulmans avaient été disposés sur l'échiquier unipolaire américain, en des rapports allant de la bienveillance "inconditionnel" (monarchies pétrolières , Egypte, Maroc, Tunisie) à la tolérance relative (Soudan, Algérie, Iran) en passant par l'appui mesuré aux Régimes "voyous" "semi voyous" (la Syrie d'Assad poussée à intervenir au Liban dans les années 1970, Irak de Saddam Hussein poussée à attaquer l'Iran de Khomeyni, Libye de Kadhafi en révolutionnaire servile) mais destinés à être tôt ou tard liquidés. Un sort particulier était réservé aux amis encombrants tels que l'autorité palestinienne (1) dont le poids politique demeurait négligeable malgré une politique résolument pro-occidentale.
[...] Ensuite nous pensons que les relations russo-turques vont encore s'aggraver, poussant peut-être Erdogan à créer une situation de guerre entre l'OTAN et la Russie, avec à la clé un choix douloureux pour les USA, en particulier si la Turquie persiste à rejoindre la Communauté européenne : un possible remplacement de l'alliance avec la Turquie par celle d'un Kurdistan réunifié. Enfin on assiste au blocage du printemps arabe au Moyen-Orient et à la spirale de violence au Maghreb, avec une tendance à voir Daesh s'étendre peu à peu vers les côtes atlantiques avec les conséquences que l'on imagine à terme en terme de nouveaux réfugiés maghrébins . et l'accélération du processus fasciste et l'installation des pouvoirs forts en Europe. [...]
[...] Par exemple, pour la reprise des derniers points stratégiques rebelles au Nord de la province de Lattaquié, l'armée syrienne utilise une dizaine de robots sur chenilles et sur roues, contrôlés à distance, protégés par un puissant blindage, armés de mitrailleuses/lance-roquettes et équipés de dispositifs capables de détecter les cibles. Ils sont conçus pour se rapprocher à faible distance des lignes ennemies et déclencher subitement un feu nourri. Le but de devenir une cible, permettant ainsi d'exposer le dispositif ennemi qui devient alors une cible facile pour l'armée syrienne et l'aviation russe. Cette dernière tente, à l'aide des armes russes de dernière génération, de détruire au plus vite les poches jihadistes de cette zone via de petites attaques sous couverture aérienne russe. L'objectif est d'isoler totalement chaque poche. [...]
[...] La tendance se précisait par la suite avec la chute de régimes serviles. Après le Tunisien Ben Ali, l'Egyptien Moubarak et le libyen Kadhafi, d'autres régimes seront encore appelés à valser. Oui mais voilà, le printemps arabe est resté bloqué en Syrie où il en est à la vitesse supérieure, passant des manifestations de masse il en est aux affrontements entre Russes et Américains par l'intermédiaire des alliés Syriens, Turcs, iraniens ou Saoudiens. Dans ce contexte élargi l'autre belligérant un peu oublié, Israël, vu par la Russie, comme un pays disposant de capacités considérables de combat et de renseignement, essaie de composer avec la nouvelle donne. [...]
[...] Durant l'année écoulée, l'armée russe a donc réussi à atteindre ses objectifs. Politiquement elle a brisé l'isolement de Poutine, avec une nouvelle vision de l'Occident, désormais résolument volontaire dans sa guerre au mal absolu que représente Daech. A tel point que ses puissances semblent désormais penser que coopérer avec Moscou peut être bien plus productif que de l'isoler. D'autant que les tensions irano-saoudiennes font craindre un rapprochement USA-Iran et la fin des relations privilégiées avec l'Arabie, quitte à voir bientôt la Russie rappeler Rohani à l'ordre, voire qui sait, à l'évincer du pouvoir. [...]
[...] Mais face aux défis stratégiques et aussi, accessoirement, à des manquements aux libertés jusque là très mollement dénoncés, se dessinait dans le paysage politique régional un revirement de la politique US. Après des décennies de dictatures, les Etats-Unis saisissaient en effet la nécessité d'assurer une certaine transition au Moyen-Orient. Cette volonté de bouleverser leur propre échiquier régional fut perceptible dès l'invasion de l'Irak en 2003, même si la volonté apparente d'émanciper le peuple irakien ne peut plus, aujourd'hui, cacher le pragmatisme stratégique sous-jacent. Le régime de Saddam, autrefois allié de circonstance des Américains durant la guerre contre l'Iran, cessait de jouer son rôle et passait à la trappe. [...]
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