Cependant, depuis le début des années 1980, Pékin, qui se considère comme seul dépositaire de la souveraineté, propose une réunification négociée à Taiwan, la «province rebelle». Mais le climat politique et social ayant fortement évolué dans l'île au cours des dernières années, les Taiwanais, dont le gouvernement s'est démocratisé très rapidement depuis la fin des années 1980, souhaitent aujourd'hui le maintien du statu quo. Les échanges commerciaux et culturels se multiplient. Taiwan est actuellement le premier investisseur sur le continent. Sur le plan international, le président Lee Teng-hui, Taiwanais de souche, tente en vain depuis plusieurs années de faire admettre la République de Chine - le nom officiel de Taiwan - aux Nations Unies.
Après avoir rappelé certaines des caractéristiques du développement de la Chine et de Taïwan et de l'interaction de leurs économies, on s'attardera sur la difficile question de la réunification...
[...] En raison de l'énorme pression de Pékin, ils ne sont aujourd'hui que 27 à lui rester fidèles, dont aucun à l'exception du Vatican, n'est situé en Asie, en Amérique du Nord ou en Europe. Enfin, la RPC a obtenu que Taiwan ne soit pas représenté par son chef d'Etat ni même par son chef de gouvernement aux sommets annuels de l'APEC. La démocratisation taiwanaise, qui contribue à «autonomiser» le champ politique taiwanais par rapport au continent chinois, avec la mise en place d'institutions représentatives de la seule population insulaire, peut aussi être interprétée comme une manifestation d'indépendance de l'île pour Pékin. [...]
[...] La Chine est aussi le dixième pays exportateur mondial (si la croissance de ses échanges se maintient, elle pourrait même se retrouver au troisième rang mondial derrière les Etats Unis et l'Union européenne). En 1998, le pays a dégagé un excédent commercial de 45 milliards de dollars ( 40 milliards d'euros), les deux tiers des échanges extérieurs de la Chine se faisant en Extrême Orient. Enfin, l'empire du milieu a bénéficié d'un montant de 45,3 milliards de dollars (40 milliards d'euros) provenant pour plus des deux tiers du monde chinois : Hongkong, Taïwan et Singapour. [...]
[...] En 1945, après une période d'occupation japonaise, Taiwan peuplée dès le XVIè siècle par des Chinois originaires de la province côtière du Fujian, redevient province chinoise. Mais depuis 1949 Taiwan et la Chine sont de nouveau séparés. Cette année-là, les nationalistes chinois menés par Tchang Kaï-chek se réfugient sur l'île et fondent la République de Chine espérant de là reconquérir le continent. Au même moment, les communistes instaurent à Pékin la République populaire de Chine (RPC) et étendent leur régime sur tout le continent. Pendant toute la guerre froide, Taïwan, allié aux Etats Unis, se retrouve dans le bloc politique opposé au continent communiste. [...]
[...] Cependant seuls des Taiwanais, selon de récentes enquêtes, se prononcent pour cette dernière. la volonté de réunification chinoise La position stratégique de Taiwan au centre de la mer de Chine (réservoir d'hydrocarbures), où sa position permet de contrôler les accès vers le Japon au Nord, les détroits indonésiens et l'archipel convoité des Spratley au Sud, tandis que la côte orientale de l'île s'ouvre sur le pacifique Nord, de même que sa proximité avec le continent et la communauté de culture qu'elle partage avec lui permettent de mieux comprendre pourquoi la Chine populaire est tant attachée à la réunification et pourquoi elle s'oppose systématiquement à la coexistence de deux Chine. [...]
[...] Il se prononçait ainsi indirectement pour le maintien du statu quo. Certains hommes politiques taïwanais tel Lin Yang-kang, candidat indépendant soutenu par le Nouveau Parti pour les prochaines élections présidentielles, restent néanmoins partisans de l'ouverture immédiate de négociations avec la Chine populaire et d'un rapprochement. En dépit de la crise des missiles en 1996, un processus de normalisation des relations entre les deux rives du détroit de Formose est en cours. En 1977, Taïpeh lève l'interdiction de voyage en Chine au nom du rapprochement des familles; en 1987, les échanges entre les deux rives du détroit reprennent et en 1990 les émissions radiophoniques taiwanaises en direction du continent appelant les soldats chinois à déserter sont supprimées. [...]
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