L'intérêt national est l'ensemble des objectifs prioritaires qui, s'ils n'étaient pas atteints, affecteraient la vie même des citoyens du pays concerné. L'intérêt national se conçoit si l'Etat est souverain et dans le but d'assurer sa sécurité. Avec la fin du monde bipolaire, c'est la fin de la compétition entre deux systèmes à prétention universalistes, les intérêts nationaux concurrents peuvent de nouveau s'affronter.
Mais l'intérêt national constitue t -il encore le fondement de la politique extérieure ?
Nous verrons dans un premier temps que l'intérêt national a été remis en cause d'un point de vue théorique. Puis, nous montrerons que malgré l'émergence de considérations humanistes sur le plan mondial, la notion d'intérêt national n'est pas totalement dépassé, ni absente des motivations de la politique extérieure
[...] Derrière ces prétentions humanistes, l'affrontement des intérêts prévaut encore comme lecture des relations internationales. Pour l'instant, l'affrontement des intérêts, par Etats interposés, reste l'un des principaux défis à l'harmonisation des rapports au sein du système international. Il semble que la constatation de Tocqueville soit encore valable : les démocraties font leur politique du dehors avec les raisons du dedans Bibliographie Crise ou renouveau du concept d'intérêt national, le débat inter- paradigmatique en relations internationales, Pierre C., Dea d'Etudes politiques IEP, Paris Les nouvelles relations internationales, pratiques et théories, Smouts C.(sous la direction de),1998, Presses de Sciences po, Paris L'intérêt national et responsabilités internationals, six Etats faces au conflit en ex-Yougoslavie (1991-1995), Macleod alex et Roussel stephane (sous la direction de) Guerin université, Québec Morgenthau , le débat entre idéalistes et réalistes et l'horizon de la théorie des Relations internaztionales : une inteprétation critique, Thibault Jean François, dans Etudes internationales, volume XXVIII, septembre 1997 Redefining the national interest, Joseph S.Nye Jr, foreign affairs - volume 78, juillet-aout 1999 Sociologie des relations Internationales, Merle M.,1988, Dalloz, coll. [...]
[...] La crise de l'intérêt national est aussi due à la mondialisation, à l'internationalisation et à la transnationalisation. La mondialisation entraîne l'affaiblissement puis la disparition de l'intérêt national par homogénéisation, par fusion des modèles sociaux dans une vaste démocratie de marché L'internationalisation des échanges, l'interdépendance financière et économique entre les Etats rend la marge de manoeuvre des dirigeants politiques singulièrement étroite. On constate que le fonctionnement du système économique mondial répond à des critères autonomes, partiellement reliés aux interactions politico-stratégiques des Etats. [...]
[...] L'indignation sélective est une constante des relations internationales. L' on réagit vis-à-vis d'un conflit non en fonction de son horreur, mais en fonction de sa proximité et de ses éventuelles répercussions sur notre propre sort. Ce fut là le drame de l'ex-yougoslavie, trop proche pour qu'on l'ignore mais suffisamment éloigné pour ne pas prendre les risques nécessaires à une solution militaire. De plus, ces interventions doivent être prudentes. Il y a en effet quelque paradoxe à prôner le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et dans le même temps à s'immiscer dans leurs affaires intérieures. [...]
[...] Ainsi, la défense des intérêts nationaux s'appuie sur la défense de valeurs communes (libre entreprise, droit de l'homme ) et vice versa. Jimmy Carter l'affirmation unique de notre identité nous impose un devoir tout particulier, celui de remplir les obligations morales qui lorsqu'on les a assumées, s'avèrent aller invariablement dans le sens de nos intérêts Par ailleurs, les prétentions humanistes de ces nouvelles institutions internationales seraient toujours centrées sur les intérêts nationaux : elles seraient sélectives Le monde est devenu un village planétaire. Cette médiatisation de la vie internationale conduit nécessairement à des pressions, leurs effets sont alors sélectifs. [...]
[...] Le concept d'intérêt national n'est plus le seul spectre pour expliquer les relations Internationales Les réalistes considèrent que l'impératif de survie de l'Etat dépend de la défense de l'intérêt national de chaque unité politique Le monde est vu comme un champ de forces, comme une opposition d'intérêts. L'intérêt national s'est affirmé comme l'un des concepts centraux de l'école réaliste des Relations Internationales après 1945. Georges Kennan, Walter Lippman, Hans Morgenthau, Osgood recentrent la politique étrangère autour du concept d'intérêt national. La politique internationale est une lutte pour le pouvoir selon Morgenthau. L'intérêt national se confond avec la recherche du pouvoir et constitue l'essence même de la politique étrangère. [...]
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