A partir de l'article de D. Franche, « Généalogie du génocide rwandais, Hutu et Tutsi : Gaulois et Francs », Les temps modernes, mai-juin 1995, n° 582, pp. 1-58, vous analyserez les lectures qui ont pu être faites de la crise rwandaise.
Nous gardons tous en mémoire les images atroces du conflit rwandais de 1994. Ces images de charnier, de scènes de tueries sauvages, de millions de réfugiés…A côté de ces images insoutenables, c'est un idée particulière du conflit qui est restée gravée dans la mémoire du public, celle d'un conflit purement ethnique opposant Hutus et Tutsis dans le cadre d'une lutte séculaire.. Or cette opinion est contestable sur bien des plans. D'abord parce que le terme d'ethnie utilisé pour désigner les hutus et les tutsis est impropre. Purement artificiel cette vision ethnique est le résultat d'un construction importée lors de la colonisation et qui a ensuite été partiellement incorporée par la population parce qu'instrumentalisée par les pouvoirs successifs. Ensuite parce que le conflit de 1994 ne saurait se résumer à un affrontement entre deux populations puisque planifié, suscité et mis en œuvre par le pouvoir en place avec l'appui de la population, selon des plans et des moyens beaucoup plus modernes qu'une guerre tribale que l'expression de guerre ethnique semble suggérer. On peut dire que le cas du conflit rwandais est intéressant à un double égard : D'abord parce qu'il illustre un exemple d'appropriation de concepts et de visions de la société issues d'une construction théorique d'origine étrangère et met donc en valeur les incidences des échanges internationaux dans la définition des sociétés par leurs membres mêmes. Ensuite parce qu'il témoigne du biais fréquents avec lequel sont envisagées les situations de crises à l'étranger, déconnecté du contexte historique et politique local.
[...] L'autorité du mwami s'exerce davantage géographiquement qu' ethniquement Au nord notamment, hutus et tutsis luttent cote à cote contre l'extension de son influence. Par ailleurs hutus et tutsis appartenant au même clan, et si le roi était toujours issu du seul clan exclusivement tutsi les ritualistes et le détenteur du tambour sacré, autres haut dignitaires du royaume, étaient des choisis parmi les hutus. La royauté avait donc en quelque sorte un rôle unificateur, bien plus qu'elle ne constituait une domination sans partage d'une élite tutsie contre sur les hutus. [...]
[...] Franche, Généalogie du génocide rwandais, Hutu et Tutsi : Gaulois et Francs Les temps modernes, mai-juin 1995, 582, pp. 1-58 JP Chrétien, Le Rwanda piégé par son histoire Esprit 266-67 de 08/09-2000, p D Payne Rwanda : seven years after the genocide Mediterranean Quarterly, Winter 2002, p 38 A Kuperman, “Rwanda in retrospect” Foreign Affairs 01/ 79 p L'événement du jeudi août 1994, Rwanda, A qui la faute ? [...]
[...] Le cas du Rwanda : Hutus vs. Tutsis A partir de l'article de D. Franche, Généalogie du génocide rwandais, Hutu et Tutsi : Gaulois et Francs Les temps modernes, mai-juin 1995, 582, pp. 1-58, vous analyserez les lectures qui ont pu être faites de la crise rwandaise. Introduction Nous gardons tous en mémoire les images atroces du conflit rwandais de 1994. Ces images de charnier, de scènes de tueries sauvages, de millions de réfugiés A côté de ces images insoutenables, c'est un idée particulière du conflit qui est restée gravée dans la mémoire du public, celle d'un conflit purement ethnique opposant Hutus et Tutsis dans le cadre d'une lutte séculaire . [...]
[...] C'est aujourd'hui et davantage que par le passé que les rwandais se définissent comme hutus ou tutsis. Aujourd'hui le peuple rwandais se trouve donc confronté à un problème de redéfinition de sa propre vision de lui même. Dépasser cette vision biaisée que les massacres successifs ont eu tendance à créer, dépasser les rancoeurs et les instincts de vengeance parfois légitimes ne sera possible que dans un Etat de droit permettant à chaque citoyen de se sentir rwandais avant tout. La situation actuelle tend hélas à démontrer que les rwandais auront beaucoup de difficultés à tirer les leçons de l'ethnisme. [...]
[...] Quelques heures après, les extrémistes hutus commencèrent à massacrer les hutus de l'opposition et organisèrent le génocide des tutsis. On estime le nombre de victimes à plus de Le FPR allait alors lancer une offensive généralisée et remporter la victoire contre les FAR (Forces Armées Rwandaises) qui allaient entraîner dans leur fuite vers le Zaïre plusieurs centaines de milliers de hutus. L'appropriation des thèses et le renversement de perspectives Dans son article, D. Franche dresse un parallèle entre l'assimilation de l'histoire du Rwanda comme la domination des tutsis sur le hutus et celle de l'histoire de France comme la domination des francs (noblesse) sur les gallo-romains état). [...]
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