Selon R. Brunet, seules Lyon et Paris ont dimension européenne. Cela vient-il essentiellement de l'hypertrophie parisienne qui a limité l'essor des autres capitales régionales ? Les récentes politiques de décentralisation ainsi que le dynamisme de certaines capitales régionales ne remettent-elles pas en cause la thèse de R. Brunet ?
[...] Néanmoins ces politiques ont révélé une forte potentialité de ces villes à acquérir une dimension européenne ; et si l'Etat arrive à continuer à associer décentralisation, donc essor de certaines capitales régionales et conservation de la place de Paris en Europe, les prochaines décennies verront sûrement l'arrivée des villes comme Lille ou Strasbourg sur le devant de la scène européenne. Mais ce processus est très lent (la croissance démographique est très faible en France) et les hiérarchies ne se renversent donc pas. De plus cette possible dimension européenne ne concerne réellement que les métropoles d'équilibre dépendantes des actions étatiques. On ne peut donc pas dire qu'aujourd'hui (à part pour Paris et peut-être Lyon comme le pense R. Brunet) les capitales régionales aient dimensions européennes. [...]
[...] Donc on peut déjà dire que certaines capitales régionales ont été lésées, ainsi toutes n'ont pas dimension européenne aujourd'hui. Il y a eu des décentralisations administratives et industrielles visant à relancer en priorités les 8 métropoles d'équilibre (Lille-Roubaix-Tourcoing ; Strasbourg ; Marseille ; Nancy-Metz ; Toulouse ; Bordeaux Nantes St- Nazaire ; Lyon) : ENA à Strasbourg ; Française des jeux et Fos sur Mer à Marseille ; les villes du Nord et du nord-est ont bénéficié à 50% de la décentralisation : automobile à Caen et au Havre, création de grands ensembles de sidérurgie (Isebergues, Dunkerque). [...]
[...] Des villes comme Limoges, Dijon ou Clermont-Fd paraissent plus éloignées de l'Europe et sont souvent mal desservies, dès lors elles n'acquièrent aucune dimension européenne. La solution pour ces villes est peut-être de développer des sites culturels ou touristiques attractifs ? L'aspect culturel et touristique semble être un atout pour la France : ce facteur peut renforcer la place de certaines villes comme Paris (Disneyland- Paris, Louvre, Opéra-Bastille, Tour Eiffel, Notre Dame de Paris ) dont des séminaires et des congrès sont à dimension internationale. [...]
[...] Ainsi cette décentralisation tardive a permis aux capitales régionales, tout en essayant de garder le rôle européen et international de Paris intact, (et essentiellement aux métropoles d'équilibre) de renouer avec la croissance, les premiers résultats se font sentir mais les hiérarchies ne sont pas renversées ; la reconversion est lente. Peut-on alors dire que certaines capitales régionales sont susceptibles d'acquérir une dimension européenne ? Conclusion Il est clair que toutes les capitales régionales françaises n'ont pas une dimension européenne. L'étude a révélé que seule Paris occupe réellement une place européenne importante (ainsi que Lyon à une moindre échelle). [...]
[...] Même si le tourisme ne donne pas une dimension européenne à une ville, il peut lui donner une renommée européenne ce qui est un atout essentiel. Enfin, même si les villes françaises ont un retard de population sur les autres villes européennes, elles peuvent s'associer comme : La Métropole Normandie (Caen, Le Havre, Rouen) qui confère à ces villes une dimension européenne ; ou alors des liens extra-nationaux : Regio Basiliensis (Bâle, Belfort, Fribourg, Mulhouse, Sochaux) qui bénéficie d'un aéroport, la PED autour de la zone de Longwy et enfin le Sar-Lor-Lux. [...]
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