Dénoncé, applaudi, ou accueilli avec méfiance, force est de constater que Camp David n'a pas laissé indifférent et qu'il a suscité de nombreuses réactions, à la fois en amont des négociations, pendant et après leur aboutissement avec la signature des accords le 17 septembre puis du traité de paix entre Israël et l'Egypte le, 25 mars 1979 sous le « patronage » américain. Le fait est que la mise en œuvre de pourparlers entre les deux principaux belligérants du conflit israélo-arabe et la volonté de dessiner un cadre général pour la paix au Proche Orient, constituaient des enjeux particulièrement importants dans cette région meurtrie par des hostilités omniprésentes. Mais au-delà de l'importance historique et symbolique de ces accords, c'est leur finalité même qui soulève des interrogations ; pourquoi Anouar Al-Sadate et Menachem Begin se sont engagés dans ce processus de paix et dans quelle mesure les accords qui en découlent ont-ils contribué à « la recherche de la paix au Proche Orient » -objectif défini dans le préambule de ces accords- ? Autrement dit, peut-on considérer les accords de Camp David comme un succès de la diplomatie et si oui, s'agit-il d'un modèle de paix ?
Pour y répondre, il nous faudra préciser les enjeux et les raisons qui expliquent l'aboutissement des négociations puis examiner le contenu même de ces accords de Camp David...
[...] Mais au-delà de l'importance historique et symbolique de ces accords, c'est leur finalité même qui soulève des interrogations ; pourquoi Anouar Al-Sadate et Menachem Begin se sont engagés dans ce processus de paix et dans quelle mesure les accords qui en découlent ont-ils contribué à la recherche de la paix au Proche Orient -objectif défini dans le préambule de ces accords- ? Autrement dit, peut-on considérer les accords de Camp David comme un succès de la diplomatie et si oui, s'agit-il d'un modèle de paix ? Pour y répondre, il nous faudra préciser les enjeux et les raisons qui expliquent l'aboutissement des négociations puis examiner le contenu même de ces accords de Camp David. I.Camp David : un succès de la diplomatie . [...]
[...] Quelle paix au Proche Orient ? Le fait est que la signification même du traité posait problème: devait'il être un pacte séparé entre les deux pays comme le souhaitait Israël ou comme l'avait toujours demandé les égyptiens être lié à un effort de paix plus global concernant le statut de la Cisjordanie et le droit des palestiniens? Beaucoup ont décrit les accords de camp David comme une paix séparée qui renvoie le règlement des questions épineuses à une date ultérieure La paix séparée à laquelle aboutissent les accords de camp David est payé au prix fort par Sadate (rupture des relations diplomatiques avec ses pairs arabes ) Israël y gagne la neutralisation du pays qui fut, pendant trente ans son adversaire le plus acharné Même si l'essence du traité a été respectée par les deux parties, ni la promesse d'une paix totale ni l'établissement de relations normales n'ont été achevé Pas de véritables changements dans les relations entre l'Égypte et Israël; paix froide Les israéliens multiplient les colonies de peuplement encore en 78.(idée: accroître les inquiétudes de Sadate sur le Sinaï) 30 juillet 1980 La Knesset vote une loi fondamentale proclamant Jérusalem réunifiée capitale d'Israël Plus généralement, la situation au proche orient est loin d'être pacifiée; guerre au Liban, guerre Irak-Iran 82: intervention israélienne au Liban . [...]
[...] On pourrait dès lors s'interroger sur les responsables qui à Camp David ont décidé de cette paix bancale (de manière consciente ou inconsciente); certains diront que les Etats-Unis auraient pu user de leur pouvoir de pression de manière plus forte pour contraindre Israël à se montrer plus conciliant ; d'autres accuseront Israël de son intransigeance dans les négociations ou bien encore la stratégie de Sadate, son empressement à entrer dans le camp américain, son mépris des conseillers, sa stratégie dévoilée qui a limité par la suite ses possibilités de négociations Sadate pas pointilleux et prend des décisions seul, sans consulter ses ministres, son état major . Déjà en 1973 dans le cadre des rencontres avec Kissinger, l'attitude de Sadate est analysée avec incompréhension. Kissinger écrit could not understand why he did not haggleor argue. he did not dispute my analysis, he did not offer an alternative . [...]
[...] Enjeux et problématiques 1. Une volonté commune de mettre fin à un conflit historique déchirant Un sentiment partagé et affirmé que but commun: recherche d'une solution globale (compréhensive) La volonté de faire la paix prend racine dès le lendemain de la guerre d'octobre 1973; les négociations sous l'égide de la diplomatie américaine et des "petits pas" de Kissinger se traduisent par deux accords de désengagement (en 73 et 75). Mais les négociations de camp David résultent du désir partagé par les pays arabes, Israël et les américains de faire plus que de mettre fin à l'état de non belligérance Objectif pour Israël: mettre fin à la guerre et au terrorisme question de la sécurité toujours très présente Aspiration des israéliens à la paix (selon un sondage réalisé avant la signature des négociations 63% des israéliens désiraient que leur paix fasse la paix avec les pays arabes) Objectif pour usa: pour Carter le proche orient est un enjeu majeur et ce dès qu'il arrive à la maison blanche Pour Carter, volonté d'établir une paix globale "compréhensive peace" après négociations, concernant tous les voisins d'Israël y compris l'OLP au sein d'une délégation arabe, sur la base de la résolution 242 des nations unies et les accords devaient être les plus larges possible incluant ouverture des frontières et échanges économiques/ toutes les forces israéliennes devaient être retirées des territoires occupés/ création d'une entité palestinienne Assurer la sécurité d'Israël, étudier question des territoires occupés et question palestinienne Au départ dans le cadre de la conférence de Genève qui doit voir se réunir toutes les parties intéressées sous le double patronage des usa et de l'URSS conférence internationale Objectif pour les pays arabes: mettre fin aux hostilités même si tous ne l'affirment pas ouvertement qui cache des enjeux stratégiques réels . [...]
[...] Lesquels? Qui les contrôleraient? Israël souhaitaient que leur nombre soit réduit au minimum et revendiquait un droit de regard sur les opérations; les égyptiens désiraient un retour massif, sous le seul contrôle des palestiniens B. Des décalages que l'intervention américaine permet de dépasser 1. [...]
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