Dans son introduction, l'auteur évoque la difficulté rencontrée par ceux qui tentent de critiquer le système humanitaire. S'appuyant sur le principe du « devoir d'ingérence », les milieux humanitaires réclament des interventions de plus en plus massives sur les terrains de crise. Face à la montée en puissance médiatique de l'humanitaire, toute critique rigoureuse semble être effacée par un discours dominant moralisateur et culpabilisant, protégeant l'humanitaire de toute remise en cause.
L'auteur commence par démontrer les subtilités du détournement de l'aide humanitaire dans les économies de guerre (chapitres I à IV) en s'appuyant sur de nombreux exemples. Puis il insiste sur l'échec des différentes parades inventées pour lutter contre ces détournements (chapitres V à VII) : opérations militaro-humanitaires, interventions de compagnies militaires privées ou de contingents en provenance d'autres pays du Tiers Monde, utilisation de l'arme économique ou édification d'une justice internationale. Enfin, l'auteur envisage une solution alternative : le retrait de l'aide, ou l'invocation de ce retrait sous forme de menace, utilisée pour peser sur les interlocuteurs dans les zones de conflit. Il étudie les conditions rendant possible cet éventuel retrait et les raisons d'un entêtement parfois meurtrier des ONG (chapitre VIII)...
[...] Toutes les parades envisagées jusqu'à aujourd'hui relèvent de réformes cosmétiques dont l'avantage est surtout de permettre aux humanitaires d'affirmer que des réformes sont toujours possibles. C'est cette démarche que l'auteur décèle chez le stratège américain J. Prendergast dont il démonte les dix commandements destinés à améliorer le fonctionnement des ONG. L'auteur critique le manque de courage et de fermeté des ONG face à l'option de la suspension de l'aide ou même de son arrêt pur et simple. En fait le grand dilemme est finalement de savoir s'il vaut mieux dénoncer haut et fort les abus ( et partir ou en tout cas risquer l'expulsion ) ou s'il faut se taire dans le but de maintenir le contact avec les populations en souffrance. [...]
[...] Pour mener des actions éducatives à long terme, modifier les structures et les comportements, il faut une stabilité que l'urgence ne permet pas. Les organismes d'aide au développement fuient les guerres et s'accommodent mal de l'avenir précaire des réfugiés. Là où l'aide humanitaire se précipite, l'aide au développement se détourne. Pour certains tenants du développement, l'aide humanitaire est un genre mineur et doit le rester. Ils insistent sur le caractère néfaste des actions ponctuelles d'assistance (direction dans laquelle semble s'orienter Marc-Antoine Pérouse de Montclos). [...]
[...] S'appuyant sur le principe du devoir d'ingérence les milieux humanitaires réclament des interventions de plus en plus massives sur les terrains de crise. Face à la montée en puissance médiatique de l'humanitaire, toute critique rigoureuse semble être effacée par un discours dominant moralisateur et culpabilisant, protégeant l'humanitaire de toute remise en cause. METHODE UTILISEE ET PLAN : l'auteur commence par démontrer les subtilités du détournement de l'aide humanitaire dans les économies de guerre (chapitres I à IV) en s'appuyant sur de nombreux exemples. [...]
[...] Les armées occidentales, orphelines de l'adversaire soviétique, trouvèrent là un excellent terrain de reconversion. Cependant les problèmes de mise en œuvre posés par ces interventions sont importants. Ces problèmes sont d'ordre logistiques, la construction d'une armée de la paix permanente se heurtant à la méfiance des Etats, réticents à entretenir des contingents placés sous commandement onusien, mais aussi d'ordre conceptuel. En effet, le caractère humanitaire de ces interventions est remis en cause dans la mesure où les facteurs stratégiques ou politiques semblent peser davantage que les considérations humanitaires dans la décision d'intervenir. [...]
[...] BILAN : dans ces circonstances, l'aide humanitaire devient une donnée structurante des conflits. Aucun mode de distribution des secours n'est innocent : soit on distribue en fonction des besoins, sans raisonnement stratégique et l'on risque alors de favoriser l'un des deux camps ou pire, d'exacerber le conflit en accentuant la compétition pour l'accès aux ressources. Soit on distribue de telle manière à préserver l'équilibre géostratégique et politique d'une région au risque de se compromettre au cours de négociations avec des personnes peu fréquentables III- Quelles alternatives à l'aide humanitaire ? [...]
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