L'Etat d'Afghanistan est né de la volonté conjointe des Empires britannique et russe, à la fin du XIXème siècle, de séparer leurs territoires respectifs par un Etat tampon. Son histoire a toujours été marquée par l'instabilité politique et par l'interventionnisme plus ou moins direct de ses voisins. C'est à la fin de 1994 que les talibans, pour la plupart d'origine pashtoune, sont apparus sur la scène afghane. En moins de deux ans, les talibans, mouvement politico-militaire jusqu'alors inconnu, réussirent à conquérir et pacifier presque tous le pays
[...] L'Afghanistan vit ainsi dans un flou institutionnel complet depuis 1996. Ainsi malgré l'existence d'un gouvernement intérimaire, c'est le mollah Omar, chef charismatique du mouvement, qui dirige le pays sans aucun titre politique ou constitutionnel. Celui-ci serait d'ailleurs le gendre d'Oussama Ben Laden, financier des talibans et ennemi numéro un des Etats-Unis. La politique mise en œuvre manque de vision d'ensemble. Ils ont certes ramené la sécurité économique qui permet les affaires et le commerce (fin des pillages, vols La production agricole se redresse. [...]
[...] Celui-ci est toujours détenu par l'ancien président Rabbani. Seuls trois Etats reconnaissent ce gouvernement : le Pakistan, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes, ravis qu'un radicalisme sunnite vienne contrecarrer l'influence du radicalisme chiite de l'Iran. Pour beaucoup d'experts, la réintégration de l'Afghanistan sur la scène internationale pourrait accroître les moyens de contrôle et de pression en faveur d'une évolution en douceur du régime, d'autant qu'il existe peu d'autres solutions crédibles sur le terrain. Surtout l'incertitude demeure quant à l'achèvement de la victoire militaire du territoire restent sous le contrôle du commandant Massoud dans la vallée du Panjshir. [...]
[...] Un discours panislamiste agressif apparaît depuis quelques temps. Conclusion Les talibans ont exacerbé les tensions religieuses (chiites-sunnites) et ethniques (pashtouns-tadjiks). En l'état des enjeux stratégiques régionaux, l'Afghanistan des talibans pourrait n'être qu'une parenthèse dans l'histoire du pays. [...]
[...] Le début de l'offensive taleb a lieu en octobre 1994. Quelques semaines plus tard ils s'emparent de Kandahar au sud du pays. Le 14 février 1995 ils sont aux portes de Kaboul mais sont repoussés in extremis. Bloquant sur Kaboul, ils conquièrent les Provinces du nord, de l'ouest en se présentant comme des libérateurs. Encerclant peu à peu la capitale et dominant l'ensemble du territoire pashtoune (principale ethnie du pays) les talibans prennent Kaboul le 27 septembre 1996. Leurs adversaires doivent se replier (Rabbani et Massoud dans le nord-est et la vallée du Panjchir, Dostom dans le nord) ou s'exiler (Hekmatiar, chef des moudjahidin fondamentalistes sunnites). [...]
[...] L'alcool, le jeu, la musique profane, les barbes taillés, les cerfs-volants, les oiseaux en cage ou encore les ordinateurs sont interdits. Surtout la femme afghane souffre d'un statut discriminatoire (pas d'éducation, interdiction de découvrir la moindre parcelle du corps Toutefois, si l'opinion occidentale a été choquée par les excès insupportables de cette interprétation de la charia, ces principes n'ont guère étonnés la société rurale ultra-traditionaliste afghane où ils étaient de toute façon pour la plupart très largement appliqués avant même l'arrivée des talibans. D'ailleurs certains voient dans le phénomène taleb une résurgence des valeurs profondes de la société pashtoue. [...]
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