Selon l'analyse réaliste des relations internationales, seuls les Etats peuvent être valablement considérés comme acteurs internationaux. L'analyse libérale s'est toujours montrée plus ouverte à l'importance du rôle de la société civile (que l'Etat est censé représenter, ce qui n'est vrai qu'en démocratie), et des composantes de cette société : entreprises, groupes privés non économiques. L'analyse réaliste est datée : c'est celle de la société internationale issue des traités de Westphalie, alors que les Etats s'affirmaient et que les groupes non-étatiques (notamment l'Eglise, sauf sous la forme de l'Etat pontifical et des principautés ecclésiastiques qui existaient alors) voyaient leur importance décliner. L'analyse libérale, elle aussi datée, mais du XIXème siècle, n'a cependant pas toujours poussé son intuition jusqu'à ses dernières conséquences, notamment en ce qui concerne la légitimité des acteurs non-étatiques à intervenir dans la vie internationale : doit-on admettre par exemple que les multinationales agissent de manière autonome par rapport aux Etats ? (on sait que dans certains pays d'Afrique elles recourent même à des troupes mercenaires pour pouvoir poursuivre leurs activités économiques dans des zones où le pouvoir de l'Etat en principe souverain reste théorique) quelle est la légitimité des Organisations Non Gouvernementales à intervenir ? plus discutable encore est le rôle des réseaux mafieux, voire terroristes...
[...] Il faut dire un mot du role des groupes de pression [5]("lobbies"). Ceux-ci sont particulièrement actifs dans les démocraties, où ils jouissent parfois d'un statut tout à fait reconnu, mais ils ne sont pas absents de la définition de la politique étrangère des régimes autoritaires, même si leur influence n'y est pas toujours aussi facilement "traçable". les médias : le rôle des médias ne peut être sous-estimé, surtout dans une époque caractérisée par l'extraordinaire progrès des techniques de communication et la très grande concentration des vecteurs. [...]
[...] Dans un monde dans lequel chacun a le droit d'avoir ses propres opinions, il a également le droit de choisir ses propres allégeances, alors que dans le système antérieur la seule loyauté admise était la loyauté étatique ou nationale (ce qui était la même chose dans le cadre des Etats-Nations). Seuls les Etats, parce qu'ils pouvaient enrôler leurs citoyens dans des armées, avaient des moyens décisifs d'action dans la vie internationale. C'est ainsi que Staline pouvait ironiser sur la puissance réelle du pape Combien de divisions ? [...]
[...] Jusqu'à une période récente, l'analyse réaliste qui rattachait les compagnies transnationales aux Etats dont elles étaient originaires pouvait encore être soutenue. Ainsi IBM pouvait être considérée comme une entreprise américaine avec des branches dans le monde entier et on se souvient de la déclaration du président de la General Motors selon laquelle ce qui est bon pour les Etats-Unis est bon pour General Motors et réciproquement Mais à présent il semble clair que les intérêts des compagnies multinationales ne se confondent plus avec ceux d'un Etat particulier. [...]
[...] exemple 2 : l'Algérie, qui n'a d'autre existence que celle que la colonisation lui a donnée et dont l'identité ne s'est formée que négativement contre la France, et se trouve depuis 10 ans dans un état de guerre civile larvée dont l'enjeu est bien la définition de l'identité algérienne : pays arabe ? (contre les Kabyles) islamique ? (contre les partisans du nationalisme sécularisé) etc. Hier c'était le Timor-est, demain ce sera peut-être l' »Eelam des Tamouls du Sri Lanka, ou un Kosovo indépendant (probable), ou un Kurdistan indépendant (peu probable) . [...]
[...] III - Les acteurs non étatiques Les organisations intergouvernementales peuvent encore être considérées comme des émanations des Etats, et une analyse réaliste les considérera volontiers comme étant de simples instruments à leur service, créés par eux pour servir leurs desseins. Cependant d'autre acteurs ne peuvent être rattachés aussi clairement aux Etats et on ne peut nier que la société internationale soit aujourd'hui beaucoup plus diverses. Parmi les acteurs non étatiques on peut citer : les groupes économiques privés, légaux ou illégaux * sociétés transnationales dites "multinationales", ou les ONG a caractère professionnel (IATA dans le domaine du transport aérien e.g). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture