Le 11 septembre 2001
[...] obnubilés par leur volonté "d'en être" et par conséquent de ne pas déplaire aux Etats-Unis, s'accommoderaient (consciemment ou inconsciemment) de l'affaiblissement des structures internationales existantes : France, Russie et Chine / CSNU par exemple, qui acceptent une remise en cause implicite de son autorité pour le recours à la force (rés 1378) ; France et Allemagne, qui s'accommodent fort bien de l'absence de l'Union européenne de la crise afghane et essaie avant tout (comme le RU) de jouer une carte nationale ; RU et Allemagne qui, pour les mêmes raisons, tournent le dos à un rôle de l'OTAN (où ils ont pourtant plus de chances d'être écoutés qu'en bilatéral avec les Etats-Unis). Certains pas ont été fait en ce sens déjà. [...]
[...] On peut très fortement en douter. Divergences sur les moyens. Ex significatif : les Etats-Unis semblent peu soucieux de l'après-Talebans, de la dimension humanitaire du problème et de la nécessité d'assainir durablement la situation dans ce pays par une action de reconstruction à long terme. Au-delà de cet exemple, vision divergente entre Européens et Américains sur la nécessité d'accroître très significativement l'aide au développement. La volonté européenne elle-même devra être vérifier dans les faits. Dans ces conditions, l'objectif des de PNB risque de le demeurer longtemps encore. [...]
[...] Réévaluation : la redécouverte (momentanée) du CSNU par les Etats-Unis (rés rés. 1373) modifie leur appréciation de la Russie et de la Chine, d'autant plus que leur appui est essentiel à la réalisation de leurs objectifs en Afghanistan (Russie : facilités en Asie centrale, renseignements, liens avec l'Alliance du Nord ; Chine : pays frontalier, liens avec le Pakistan) ; rôle incontournable du Pakistan en Afghanistan = retour en grâce d'un pays banni (gouvernement issu d'un coup d'Etat, essais nucléaires, Etat proliférant), qui se traduit notamment (comme pour l'Inde) par une levée des sanctions US et l'annonce d'une aide bi-multi considérable (début de réalisation avec le déblocage de prêts du FMI). [...]
[...] Encore l'intervention internationale est-elle demeurée assez timorée (sanctions), bombardements limités à l'été 98 (suite des attentats contre les Ambassades US en Afrique). Les problèmes qui alimentent le terrorisme : le sous-développement chronique, l'accroissement des inégalités au niveau mondial (sous couvert de "mondialisation" libérale), le double-standard, qui conduit à s'acharner sur certains Etats (il est vrai peu recommandables) comme l'Irak et à fermer complaisamment les yeux sur le comportement répréhensible d'autres Etats (Israël), l'unilatéralisme américain. Ex : la crise au Proche-Orient n'est pas la cause des attentats du 11 septembre. [...]
[...] Une réponse positive à chacune de ces deux questions serait nécessaire pour que le 11 septembre ne demeure pas seulement un événement mais signe l'amorce d'un "nouvel ordre international" profitable à la stabilité des RI. Or, et même si cette conclusion relève de la plus pure conjecture, on peut penser que la réponse est négative dans les deux cas./. [...]
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