Ce chapitre de l'ouvrage de Winston Churchill a trait aux opérations navales britanniques menées lors de la première guerre mondiale, plus précisément, pendant les années 1916 - 1917. En effet, selon Churchill, ces années marquent un tournant décisif dans la guerre navale car elles voient l'émergence d'un nouvel armement, le sous-marin.
Churchill expose ainsi les opérations politiques et militaires, principalement d'ordre décisionnel, issues de l'introduction de cette nouvelle donnée stratégique, « innovante » dans la conduite de l'activité navale, militaire mais surtout, marchande. À travers, ce portrait chronologique des dernières années de la guerre, Churchill révèle un schéma plus global des mécanismes d'adoption de nouvelles stratégies, inscrit dans le contexte bi-dimensionnel que constitue la concurrence des sphères politiques et militaires.
[...] Toutefois, si, comme l'écrit Churchill, ce seul système décida du destin des nations les conditions de son adoption témoignent d'une lutte interne d'envergure, entre autorités civiles et militaires. Cet épisode de la première guerre mondiale possède une valeur explicative considérable dans la sociologie des innovations militaires et, surtout, dans les relations entre militaires et politiques. En effet, la situation a beau être désespérée ce n'est qu'au prix d'efforts acharnés et d'un combat incessant, combat faussé par leur manque de légitimité expérimentale que les autorités politiques réussiront à asseoir leurs positions concernant le convoiement . [...]
[...] C'est également le début de la guerre totale, avec l'entrée en guerre des Etats-Unis et la mobilisation de toutes les capacités nationales britanniques. En effet, il devient absolument impératif de neutraliser la capacité sous-marine ennemie, sinon, de l'empêcher de réduire à néant les capacités de transport naval britannique et, par conséquent, l'ensemble des activités menées à bien par ce pivot stratégique de la guerre. C'est au titre de cet impératif de survie que la question du système de convois se pose. [...]
[...] L'idée-force est que le convoiement est une technique ancienne, déjà éprouvée pendant les hostilités et qui a fait la preuve de son utilité. L'Amirauté britannique développe un contre-argumentaire de poids, si ce n'est décisif, fondé sur des objections d'ordre technique sur les difficultés quasiment indépassables de la mise en œuvre d'un tel système. Ces restrictions ont principalement trait au manque de matériel comme aux problèmes de différence de vitesse rendant les convois encore plus vulnérables, permettant aux sous-marins allemands d'opérer plus efficacement, en touchant plus de bâtiments . [...]
[...] Ceci est notable concernant le convoiement comme l'arme sous marine. En outre, Churchill expose assez clairement les aléas d'une coordination et d'une coopération entre les sphères politiques et militaires. [...]
[...] Tout d'abord, les hommes politiques refusent arguant du danger que cet emploi leur ferait courir, fort susceptible qu'il était de provoquer les puissances neutres, particulièrement les Etats-Unis. Toutefois, un changement opéré dans les autorités politiques oriente ces dernières dans la voie de l'amirauté concernant la mise en service active des U Boats. S'ouvre alors, dès octobre 1916, la seconde phase marquée par une croissance alarmante des pertes britanniques jusqu'à placer l'Angleterre dans une situation très critique . obligeant ainsi les dirigeants politiques et militaires à chercher une solution. D'où l'exposé de Churchill sur les événements ayant présidé à l'adoption du système des convois. [...]
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