Washington et le monde est un livre publié dans la collection CERI autrement. Les auteurs s'appellent Pierre Hassner et Justin Vaïsse. Pierre Hassner est directeur de recherche émérite au CERI, à la fondation nationale des sciences politiques. Il enseigne au centre européen de l'université Johns Hopkins, à Bologne. Justin Vaïsse est historien, chercheur à la Brookings Institution.
L'objectif de Washington et le monde est d'apporter un éclairage relativement complet sur le processus décisionnel de la politique extérieure des Etats-Unis, en faisant un état des lieux des rapports de force entre les différents courants de pensée Américains des relations internationales. D'ou le sous-titre « dilemmes d'une superpuissance». Les événements post 11/9 sont expliqués, étudiés et interprété à la lumière de la tradition et l'histoire diplomatique américaine. Le livre est construit sur 3 axes ; d'abord une présentation de la politique étrangère, puis débat stratégique et enfin tactique.
Analyser ces théories n'est pas une démarche purement désintéressée ni une simple satisfaction intellectuelle, la puissance de certaines théories ont métamorphosé le monde. Car, comme le pense Richard Weaver, « Ideas have consequences ». Les auteurs ont voulu rétablir le pluralisme intellectuel, et le formidable foisonnement d'idées à Washington, trop souvent résumé à une politique pragmatique et manichéenne mené pour défendre en priorité les intérêts économiques et politiques américains. Au delà de l'impression diffuse d'une politique perpétuellement immuable, ils décrivent toutes les aspérités des théories des relations internationales et les événements internationaux qui influencent les politiques présidentielles. Pour parer tout jugement hâtif, ils demandent au lecteur de se mettre dans la peau d'un décideur américain.
[...] Le 9/11 est une date charnière qui a renforcé le courant des néo-conservateurs, et concrétisé en un sens la théorie de HUNTINGTON selon laquelle les relations internationales sont amenées à évoluer dans un conflit entre civilisations. La religion musulmane est prise en otage, instrumentalisée par des partis politiques. Mais comment changer les régimes et modérer la religion sans pour autant ne pas passer pour une nation impériale ? Officiellement, les Etats-Unis agissent pour favoriser l'adhésion internationale à la démocratie libérale, tout en éradiquant le terrorisme. [...]
[...] Ce courant a imprégné les colombes pendant la seconde guerre en Irak. Les démocrates sont habituellement proches des wilsoniens, les républicains des réalistes, mais attention, leurs frontières sont perméables, tant les exceptions sont nombreuses. Nixon, républicain adepte du realpolitik, avait un tableau de Wilson dans son bureau. Richard Perle et un Jackson democrat qui s'accorde avec les néo-conservateurs. Ainsi, il est difficile de faire la part des choses entre l'alibi et l'idéologie, entre le pragmatisme idéologisé et l'idéologie pragmatique. la politique morale n'est pas une prérogative libérale Le rôle des Etats-Unis dans le monde est bien évidemment en lien direct avec son pouvoir économique, donc politique et diplomatique. [...]
[...] La démocratie s'étend, elle devient alors belliqueuse, ce que Raymond Aron appelle la république impériale C'est la raison pour laquelle Robert TUCKER appelle les Etats-Unis à se considérer comme une nation afin d'éviter tout sentiment d'impunité impériale. En parallèle, les Etats-Unis seraient protégés par le bouclier de l'exceptionnalisme, un mélange savant de moral et de défense des intérêts. La morale et les intérêts communiaient communément pendant la première moitié de la Guerre Froide, c'est-à-dire jusqu'au bourbier vietnamien. Les errements moraux des politiques n'ont pas été officiellement reconnus. Les Etats-Unis ont surtout eut une dimension moraliste sous les présidences démocrates (Carter, Clinton). [...]
[...] C'est la raison pour laquelle il y a eut de grandes hésitations à prendre des engagements permanents de sécurité. La fin de l'histoire, chère à FUKUYAMA, n'a pas eu lieu. Ainsi, lors des crises internationales majeures, le courant isolationniste continue d'avoir de l'influence. Les différences parfois minces et toujours subtiles, peuvent s'illustrer avec un conflit qui opposa les républicains aux démocrates. Les interventions humanitaires sont attaquées (notamment celle qui eut lieu au Kosovo), car elles sont jugées inutiles, et leur coût injustifié. [...]
[...] Les auteurs s'appellent Pierre Hassner et Justin Vaïsse. Pierre Hassner est directeur de recherche émérite au CERI, à la fondation nationale des sciences politiques. Il enseigne au centre européen de l'université Johns Hopkins, à Bologne. Justin Vaïsse est historien, chercheur à la Brookings Institution. L'objectif de Washington et le monde est d'apporter un éclairage relativement complet sur le processus décisionnel de la politique extérieure des Etats-Unis, en faisant un état des lieux des rapports de force entre les différents courants de pensée Américains des relations internationales. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture