Patrimoine immatériel - UNESCO - protection sauvegarde - convention
A l'occasion de l'ouverture de la troisième Table ronde des ministres de la culture sur le patrimoine immatériel, Koichiro Matsuura, Directeur général de l'UNESCO, prône «une approche globale du patrimoine culturel qui rende compte du lien dynamique entre patrimoine matériel et immatériel et de leur profonde interdépendance.»
Notions complexes et évoluant constamment, les patrimoines matériel et immatériel sont en effet «les deux versants d'une même réalité» étroitement liées aux valeurs et aux normes de chaque société. D.Munjeri explique à ce sujet que «le patrimoine immatériel doit être vu comme le cadre à l'intérieur duquel le patrimoine matériel prend sa forme et sa signification» offrant ainsi une plus grande représentation des cultures du monde qui privilégient la tradition orale; les objets du patrimoine sont «la preuve matérielle de ces normes et valeurs et établissent ainsi une relation symbiotique entre le matériel et l'immatériel.» Loin de contribuer à façonner un patrimoine mondial unique et commun à tous, de nombreuses rencontres au sein de la communauté internationale permettent de mettre l'accent sur l'importance de la sauvegarde de la diversité des cultures visant à rendre compte de la richesse et de la multitudes des formes du patrimoine culturel. Le patrimoine immatériel, plus vulnérable et fragile et de nature différente que le patrimoine matériel, doit ainsi être muni d'une méthodologie qui lui est propre et de mesures juridiques et administratives adaptées.
[...] Ces dessins aux fonctions multiples sont des formes artistiques éphémères au processus de lecture plus ou moins complexes, variables d'une région à l'autre. Le caractère immatériel vient de l'acte et non de l'objet en soi. Le but de la sauvegarde est ainsi de perpétuer les processus sociaux d'apprentissage et d'exécution inhérents à cette forme dynamique d'expression culturelle et de parvenir à faire connaître ce patrimoine tout en préservant la notion de secret et de savoir privé, de fait, rechercher un équilibre entre savoir public et savoir privé. [...]
[...] Le fait que la ratification de la convention ait été un succès total puisque adoptée à l'unanimité abstentions), cela montre que cet outil précieux offre désormais un cadre solide au sein duquel la sauvegarde du patrimoine immatériel peut avoir lieu. L'auteur examine les enjeux, les conséquences et les problèmes de cette nouvelle convention tant attendue mais souligne aussi les espoirs et les possibilités que cette convention représente pour l'avenir notamment en terme de diffusion au plus grand nombre. L'article de Wim van Zanten revient principalement sur les problèmes de terminologie et de définition des concepts de «sauvegarde», «protection», «conservation», «culture vivante» «détenteur», «transmission», «patrimoine immatériel», «folklore» et bien d'autres qui aboutirent en 2002 à l'élaboration d'un glossaire le plus clair et précis possible qui servirait de point de départ, de référence à la progressive mise en place de la convention. [...]
[...] le traité a pour but de sauvegarder le patrimoine qui est considéré comme menacé dʼune façon ou dʼune autre. Si ces traditions sont menacées, cʼest quʼelles ne font pas preuve de durabilité sous leur forme ou dans leurs contextes actuels p p des exemples qui montrent l'étroite corrélation entre les phénomènes migratoires, la transmission et le maintien du patrimoine immatériel d'un peuple dans un monde de plus en plus globalisé. Sur cette même thématique, Jean-Loup Amselle traite du concept de patrimoine immatériel à travers la notion d'art contemporain africain, du lien existant ente tradition et contemporaneité, selon une approche visant à réduire les stéréotype de l'art traditionnel uniquement lié au passé et celui de l'art contemporain associé à la mondialisation, notamment la réappropriation du patrimoine pré-colonial par les artistes contemporains. [...]
[...] Le musée a longtemps été perçu comme le seul lieu de représentation, de conservation du patrimoine culturel matériel. Philippe Dubé explique que le musée et en particulier les pratiques muséales doivent être repensées, réactualisées afin de permettre de prendre en compte la totalité du concept de patrimoine tel qu'il est dorénavant défini afin de le présenter de la manière la plus 6 adaptée au public. Le musée doit être le lieu d'une expérience concrète favorisant le rapprochement du social, de l'individuel, le physique et le psychique de la même manière qu'un «fait social total»8 et mettant en scène l'identité culturelle des individus issus de cultures diverses. [...]
[...] Ils s'interrogèrent aussi sur la forme et la portée que devait prendre cette définition (respect des droits de l'homme, principe d'équité . ) ainsi que sur la place et l'implication de chaque professionnels et détenteur de savoir faire dans ce projet, en essayant de déterminer qui est le plus apte a porter la responsabilité de cette définition. Cary Karp, quant à lui, montre dans son article intitulé Le patrimoine numérique dans les musées numériques» que la définition du terme musée n'est plus adaptée au nouveau contexte de mondialisation et que l'omniprésence de l'outil Internet dans nos sociétés allié à la reconnaissance du patrimoine immatériel implique une redéfinition des activités muséales ainsi qu'une sensibilisation de la profession au nouveau rôle à jouer afin d'éveiller les consciences au sein de la communauté numérique ; il amène la question de la légitimité des musées dédiés aux biens d'origine numérique et amène des éléments de réflexions quant à la nature et à la forme et à l'organisation de cette institution. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture