La tyrannie de la pénitence, essai publié en 2006, part du constat que les Européens pensent que : « Le monde entier nous hait et (que) nous le méritons bien ». Pascal Bruckner tente dans cet essai de déterminer les causes et conséquences de cette tourmente du repentir que connaît le vieux continent depuis 1945, où les élites intellectuelles et politiques s'en font les timoniers. Dans cette rumination morose, les nations européennes oublient qu'elles, et elles seules, ont fait l'effort de surmonter leur barbarie pour la penser et se mettre à distance d'elle, construisant un monde de paix et de prospérité.
L'Europe a sans doute enfanté des monstres, elle a du même coup enfanté les théories qui permettent de détruire les monstres. Cet essai met donc en exergue, à travers la quête de découvrir l'essence des maux du monde occidental, de comprendre le paradoxe selon lequel: « le monde entier frappe à la porte de l'Europe, veut y prendre pied au moment où cette dernière macère dans la honte de soi. »
[...] En se raccordant à la pensée de Nietzsche, L'auteur rappelle que les idéologies laïques du début du Xxème siècle n'ont pas rompu avec cette tradition mais l'ont au contraire accentué: que cela en soi et pour soi, les esprits européens sont rompus à ce sentiment de remords, et son corolaire au combien judéo-chrétien de la pénitence. En outre, ces sentiments interdisent de juger toute autre culture, à part la sienne. L'antioccidentalisme est une tradition européenne qui va de Montaigne à Sartre, car affligés du remords de nos maux, nous serons toujours ceux-là qui donneront toujours la main à l'ennemi Aussi, dans les cas où l'autre sera reconnu comme mauvais, il ne le sera que par la faute de l'Occident qui l'aura corrompu. [...]
[...] En effet, même si se dire victime constitue une étape indispensable pour la reconstruction de soi, une minorité ne fonde jamais un sentiment d'appartenance sur un drame, au contraire, c'est sur une expérience collective partagée. La victimisation ne fait pas du communautarisme, elle crée une communauté absente. Dès lors, il faut , par l'émancipation républicaine, faire oublier les déterminismes biologiques et accroître la promotion sociale par tous les outils que donne la France, oublier d'être parisien ou français, être européen,c'est-à-dire accentuer la mobilité de nos concitoyens. [...]
[...] Les pathologies de la dette Envers et contre tout, ou tous, l'Europe se veut pacifique depuis le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, et la violence y serait même tabou. Sa critique est devenue permanente., mais pas en ce qu'elle nous délivre du préjugé de la résolution automatique des conflits mais une critique qui devient préjugé. En effet, dogme de l'idéologie marxiste- léniniste, la perpétuelle attaque contre l'Occident peut paraître comme le fer de lance de cette idéologie, lequel serait si puissant, qu'il éclipserait celui de la libération des peuples opprimés. [...]
[...] Nous jugeons donc notre civilisation comme une entité intrinsèquement mauvaise et criminelle. Notre autodénigrement est devenu si fort que toute collaboration avec les ennemis de l'occident est considérée comme juste Dès le 11 septembre au soir, une grande partie de nos concitoyens, en dépit d'une sympathie évidente pour les victimes, se sont dit que les Américains ne l'avaient pas volé Ce sentiment de pénitence est si fort que lorsque nous envisageons les conditions du bonheur universel, il paraît probable qu'elle résiderait dans la mort de l'Occident. [...]
[...] La tyrannie de la pénitence, essai sur le masochisme occidental de Pascal Bruckner Jérôme Bosch, Le portement de la Croix Pascal Bruckner est né en 1948. Professeur à ParisI, Paris VII et à l'IEP de Paris ainsi qu'aux États-Unis, il collabore au Monde et au Nouvel Observateur. Auteur prolifique (Lunes de Fiel, Le Sanglot de l'Homme Blanc, La mélancolie démocratique, La tentation de l'innocence . Pascal Bruckner s'est d'abord illustrait aux côtés des nouveaux philosophes. La tyrannie de la pénitence, essai publié en 2006, part du constat que les Européens pensent que: Le monde entier nous hait et (que) nous le méritons bien Pascal Bruckner tente dans cet essai de déterminer les causes et conséquences de cette tourmente du repentir que connaît le vieux continent depuis 1945, où les élites intellectuelles et politiques s'en font les timoniers. [...]
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