En considérant la théorie des relations internationales comme une partie de la théorie de l'action, l'auteur entend fonder un modèle complexe et dépasser les modèles qui prévalaient jusque-là, notamment les modèles réalistes et libéraux. Thierry de Montbrial écrit ainsi : « L'objet de ce livre est de jeter les bases d'une praxéologie, c'est-à-dire d'une « science de l'action » […] pour formuler et réaliser des projets visant à changer une partie du monde ».
Cette ambition se retrouve dans le titre de l'ouvrage, "L'action et le système du monde". Il convient d'observer la singularité de l'œuvre de Thierry de Montbrial puisque le champ des théories des relations internationales est peu développé en France.
[...] Dans ce chapitre, on peut à nouveau regretter que malgré la multiplication et la diversité des exemples, de la guerre en Tchétchénie à la guerre du Golfe de 1990-1991, Montbrial se contente souvent d'énumérer ces épisodes, sans proposer d'analyses plus approfondies. S'il évoque les difficultés à mettre en œuvre un droit d'ingérence il ne se prononce pas sur sa désirabilité et sur les possibilités de l'intégrer dans le fonctionnement du système international alors que d'autres théoriciens comme Philippe Moreau Defarges[34] ou Mario Bettati[35] ont tracé quelques pistes. Pierre Hassner adresse trois critiques à l'ouvrage de Montbrial. Premièrement, il regrette que le choix d'un champ d'études aussi large empêche le développement d'analyses précises et concrètes. [...]
[...] L'ambition de théoriser le système international implique la définition d'unités de base. Montbrial explique: Pour qu'il y ait système, il faut des objets et des relations entre ces objets Or la notion de ‘système international' est délicate, en ce sens que lorsque l'on cherche à définir les objets de base et les relations entre eux, la description échappe rapidement : on n'arrive pas à épuiser la description du système En réponse à cette difficulté, Montbrial définit une unité active qui est un groupe humain de taille a priori quelconque, doté d'une Culture et d'une Organisation et dont les membres constituent les ressources premières C'est à partir de la définition des unités actives, de leur création, de leur disparition, de la constitution de leur Culture et de leur Organisation que Montbrial entend expliquer les relations internationales. [...]
[...] Selon Hassner, Dupuy s'intéresse surtout aux paradoxes et aux catastrophes tandis que Montbrial concentre constamment son analyse sur les facteurs d'équilibre, de modération, de compromis. En conclusion, L'action et le système du monde est un ouvrage appréciable de par sa rigueur, la diversité des disciplines traitées et les illustrations des principes théoriques énoncés en première partie. Montbrial parvient à théoriser et systématiser une théorie des relations internationales fondée sur la praxéologie, qui puisse inclure l'économie et la politique, Schumpeter et Clausewitz, la stratégie de l'entrepreneur et du général. [...]
[...] Le travail de Thierry de Montbrial est donc différent de ses autres ouvrages, tels que Vingt ans qui bouleversèrent le monde ou La guerre et la diversité du monde, plus accessibles au grand public. La publication de L'action et le système du monde a suscité de nombreux commentaires au moment de sa publication. Les principaux quotidiens français, Le Figaro, Le Monde, ont publié des critiques de ce livre. Il a également été commenté dans des revues telles que Politique étrangère et Critique internationale. [...]
[...] C'est dans cette perspective que Thierry de Montbrial écrit L'action et le système du monde, un ouvrage de réflexion sur les relations internationales. Dans ce livre, il propose un nouveau cadre de pensée des relations internationales, fondé sur le concept de la praxéologie. En considérant la théorie des relations internationales comme une partie de la théorie de l'action, l'auteur entend fonder un modèle complexe et dépasser les modèles qui prévalaient jusque- là, notamment les modèles réaliste et libéral. Thierry de Montbrial écrit ainsi : L'objet de ce livre est de jeter les bases d'une praxéologie, c'est-à-dire d'une science de l'action [ ] pour formuler et réaliser des projets visant à changer une partie du monde Cette ambition se retrouve dans le titre de l'ouvrage, L'action et le système du monde. [...]
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