Le 16 septembre dernier le Général David Petraeus quittait son poste de commandement de l'United State Central American Command c'est à dire de commandant en chef des forces armées américaines pour l'Irak et l'Afghanistan. Cet officier américain fut l'un des plus fervent défenseur de l'œuvre d'un officier français David Galula allant même jusqu'à imposer la lecture de ses œuvres aux officier d'état-major américains. La renommée de David Galula en France est cependant longtemps restée assez confidentielle puisque son œuvre majeure dont est extrait le texte d'aujourd'hui "Counter insurgency warfare, theory and practice" publiée en 1963 n'est parue en France que cette année sous le titre de "Théorie et Pratique de la Contre-insurrection".
Pour résumer le parcours quelque peu atypique de cet officier (1919-1968) nous diront qu'il s'agit d'un Saint-Cyrien ayant participé à la Seconde Guerre mondiale dans l'armée d'Afrique, mais aussi aux expéditions françaises en Extrême Orient et en Grèce où il pourra observer respectivement la victoire de l'insurrection communiste en Chine et la victoire des forces de contre-insurrection sur les communistes en Grèce.
[...] Des principes d'actions additionnels À plus de cette stratégie en huit étapes, l'auteur vient analyser un certain nombre de concepts additionnels qu'il considère comme nécessaire à l'application pratique de son modèle stratégique. Le gouvernement loyaliste se doit donc de suivre ces concepts dans la mise en œuvre de sa stratégie. Concernant l'économie des forces, il s'agit de pouvoir maximiser l'action et le déploiement de la force militaire sur une région donnée tout en empêchant l'utilisation des autres régions comme zone de refuge. (raids conventionnels) Il est également nécessaire de disposer d'une stratégie impliquant les dirigeants provenant de la population de manière à accréditer l'action. [...]
[...] Le loyaliste a donc amené ses propres tactiques tactiques devant cependant répondre aux lois spécifiques de la contre-insurrection. Galula énumère ainsi quatre lois qui selon lui se doivent de régir la doctrine loyaliste. Les trois premières lois s'intéressent à l'une des idées majeures que Galula va développer tout au long de son ouvrage, c'est- à-dire l'action des loyalistes sur la population et ses implications. La première, il s'agit du fait que le soutien de la population est aussi vital pour les loyalistes que pour les insurgés. [...]
[...] Une minorité active soutenant la cause, une majorité neutre et une minorité active combattant la cause. Pour pouvoir l'emporter, il est nécessaire pour les autorités loyalistes de provoquer l'adhésion de la majorité neutre en s'appuyant sur cette minorité active afin d'inventer ce que Galula qualifie de contre-cause Vis-à-vis de toute cause politique, même non violente, même non insurrectionnelle, il existe toujours une minorité active soutenant la cause, une majorité neutre et une minorité active combattant la cause Dans le cadre de la guerre révolutionnaire, il s'agira de s'appuyer sur la minorité favorable aux loyalistes pour convaincre la majorité neutre tout en neutralisant la minorité hostile. [...]
[...] Dans le cadre d'opérations de guerre conventionnelle, seule une saturation de la totalité du pays permet d'envisager des résultats face à une insurrection. Les insurgés ne pouvant développer leurs opérations au-delà d'un certain point. Cependant, un tel niveau de saturation peut rarement être atteint et ne sera pas toujours bien accueilli par la pop. Il en arrive donc à la conclusion que le camp loyaliste est encombré par sa stature, il ne peut pour cela envisager d'applique lui-même les doctrines de l'insurrection. [...]
[...] Pour conduire cette analyse, Galula propose des outils conceptuels à la fois théoriques et pratiques qui, assemblés, donnent lieu à une véritable stratégie contre-insurrectionnelle. Ce message ne pouvait qu'attirer l'attention des militaires américains dans le contexte de l'après Vietnam, de l'Irak et de l'Afghanistan actuels. Cependant, les recettes qu'il propose, à commencer par l'adaptation de l'appareil législatif aux conditions de l'insurrection, sous-tendent une stabilité politique et une indépendance vis-à-vis de l'opinion publique rarement présente dans nos démocraties modernes. En effet, les insurrections actuelles sont mues par d'autres ressorts, mais les grands principes exposés dans son livre, ainsi que les lignes d'opérations proposées, restent encore largement valables. [...]
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