Comment la terre d’Israël fut inventée, Shlomo Sand, Terre Sainte, sionisme, Terre d’Israël, mythe de l'exil des Juifs, destruction du Temple de Jérusalem
Shlomo Sand, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Tel-Aviv, fait partie de ces auteurs qui ne craignent pas de dire certaines vérités, y compris les plus dérangeantes. En 2008, il publie Comment le peuple juif fut inventé ouvrage très controversé dans lequel il étudie la construction d'Israël par le sionisme et avance l'idée que cette construction est fondée sur un mythe faisant du peuple juif un peuple « race » ayant une origine et une histoire communes remontant à la Terre Sainte. Les Juifs d'aujourd'hui ne sont pas les descendants des Hébreux de l'Antiquité. Ils descendent majoritairement de convertis. Jusqu'à l'arrivée du sionisme, les Juifs étaient rassemblés par leur religion et ne se considéraient pas comme un peuple. Il ne conteste pas les droits des Israéliens à vivre en Israël, il nie simplement les droits historiques des Juifs sur cette terre. En effet, selon lui, il n'y a pas eu d'exil des Juifs après la destruction du Temple de Jérusalem par l'armée romaine de Titus en 70. Les Juifs ne descendent pas des Hébreux de l'Antiquité, mais de convertis.
[...] Apports et limites de l'ouvrage : Cet ouvrage m'a fait réaliser que, contrairement à ce que je pensais, peu de Juifs souhaitaient partir vivre en Terre sainte. Je n'imaginais pas qu'il y avait une telle proportion de non-sionistes au sein des Juifs. Le seul reproche que je puisse faire à cet ouvrage est son trop grand nombre de références historiques rendant la lecture de l'ouvrage plus opaque. Sand (Shlomo) Comment la Terre d'Israël fut inventée Le Livre de Josué et 1370 avant Jésus-Christ. Lorsque Herzl en 1897 invite l'association des rabbins allemands à l'ouverture du congrès sioniste, il se heurta à une forte opposition. [...]
[...] En 2013, il sort son dernier ouvrage au titre provocateur Comment j'ai cessé d'être juif où il explique que ne supportant plus que les lois israéliennes lui imposent l'appartenance à une ethnie fictive et acceptant mal l'idée d'apparaître aux yeux du reste du monde comme membre d'un club d'élus, il souhaite démissionner et cesser de se considérer comme Juif. II. Genre et thème de l'ouvrage La quantité et la précision des différentes références historiques tout au long de l'essai ne font aucun doute sur son caractère historique. Dans cette œuvre, l'auteur s'en prend à la Terre d'Israël pilier du sionisme. [...]
[...] (Sand dit que si on lui trouve un travail ou un livre traitant de l'exil, il donne sa démission d'universitaire de l'université de Tel-Aviv.) C'est ainsi que la bible a peu à peu perdu son essence religieuse et a acquis une dimension nationaliste. Il parle de sionisation de la religion juive. Elle légitime l'entreprise nationaliste. Le sionisme a nationalisé le langage juif religieux en évoquant le terme terre d'Israël au début du 20e siècle. L'auteur souligne l'incapacité des élites politiques israéliennes à reconnaître aujourd'hui la cause historique de la colonisation sioniste. Cela a marché. Le sionisme a modifié dans ses fondements l'histoire et la mémoire des identités juives permettant ainsi l'adhésion d'une majorité de Juifs à son projet de colonisation. [...]
[...] Cette création permettrait en outre à la Grande-Bretagne de faire de ce territoire proche du canal de Suez, un espace d'influence. Au début du 20e siècle, plusieurs facteurs ont donc permis la mise en forme du projet sioniste : - une sensibilité chrétienne issue du monde protestant avec une vision coloniale britannique ; - un antisémitisme très violent en Europe de l'Est ; -un nationalisme juif crée de toutes pièces avec son histoire, sa terre, sa langue. E. Une opposition entre sionisme et judaïsme Les Juifs socialistes seront les principaux détracteurs du sionisme jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. [...]
[...] Nous avons constaté que le mot patrie nationale n'existe que comme lieu de naissance dans la Bible juive, le terme terre d'Israël n'existe pas. Les juifs eux-mêmes déconstruisent le sionisme. En effet, lorsque le fondateur du Mouvement Sioniste, Theodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste, tentera à la fin du 19e siècle de faire adhérer les rabbins à ses thèses, ces derniers refuseront et résisteront en publiant notamment une brochure appelant à s'élever contre ce système[3]. D'autres érudits juifs s'insurgeront contre le projet sioniste, comme Moritz Gudemann, grand- rabbin de Vienne de 1892 à 1918, qui affirmera que le judaïsme n'a jamais dépendu d'un lieu et n'a jamais eu de patrie. [...]
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