Théoricien des Relations Internationales reconnu, Steve Smith est né le 4 février 1952. En 2002, il est nommé vice-président de l'Université d'Exeter et, en 2006, il devient le président du 1994 group, créé pour promouvoir l'excellence des universités britanniques dans la recherche et l'enseignement. Auteur de très nombreux ouvrages et articles, sa publication la plus reconnue est Explaining and Understanding International Relations, en 1990.
Dans le cadre de la théorie des Relations Internationales, Steve Smith se situe dans le courant post-positiviste. L'approche regroupe néoréalistes et néolibéraux des années 80 qui remettent globalement en cause la perspective stato-centrée des Relations Internationales. La réalité n'existe pas en dehors de la théorie tant celle-ci contribue à construire et reformer la réalité qu'elle étudie. De plus, il n'y a pas de critère méta-théorique universel qui permettrait de juger la validité d'une affirmation. Pour des post-modernistes comme Foucault, il s'agit de démystifier la relation entre pouvoir et connaissance qui établit qu'un discours perçu comme allant de soi n'est devenu légitime qu'en marginalisant les discours alternatifs.
L'article que nous allons étudier a été publié en 1993. Dans ce texte, Steve Smith souligne l'intérêt croissant pour la question environnementale, enjeu clé dans les politiques inter et intraétatiques. Mais il constate que, pour de nombreuses et puissantes raisons, tout porte à croire que la question restera en périphérie des agendas internationaux, à moins de réenvisager fondamentalement la relation entre connaissance et puissance.
[...] Conclusion Steve Smith répète que l'environnement n'est pas une question centrale, et ne le deviendra pas. Malgré l'abondante production intellectuelle, l'importance de l'environnement en tant que politique intérieure ou internationale est toujours surestimée et le manque de critiques contribue à la marginalisation de la question. D'autre part, les préoccupations environnementales des leaders politiques ne sont pas suffisamment prégnantes pour transcender le système étatique, ce qui fait qu'elles suivront les mêmes processus que les autres, d'autant qu'elles sont prises dans le jeu d'intérêts politiques et économiques qui rendent d'autres questions plus importantes, importance déterminée par les calculs de gains ou pertes absolues ou relatifs. [...]
[...] Enjeu clé dans les politiques inter et intraétatiques. Mais il constate que pour de nombreuses et puissantes raisons tout porte à croire que la question restera en périphérie des agendas internationaux, à moins de réenvisager fondamentalement la relation entre connaissance et puissance. La thèse et la démarche de l'auteur Dans cet article, Steve Smith nous explique, d'une manière aussi claire que structurée, pourquoi la question environnementale n'occupe pas une place centrale dans l'agenda international, et pourquoi elle ne l'occupera jamais. [...]
[...] Enfin, la politique environnementale repose sur des critères occidentaux, érigés en normes internationales et imposées au reste du monde, au détriment des plus pauvres, qui essuieront de toute façon une perte de compétitivité. Cette question de coûts est d'autant plus intéressante dans la mesure où les communautés épistémologiques ne les prennent pas forcément en compte, ce qui introduit un biais dans la conception de la question environnementale. III- La remise en cause des perceptions pluralistes de la question environnementale Les 10 points énumérés constituent les obstacles fondamentaux à l'accession de la question environnementale au centre de la politique internationale. [...]
[...] Une communauté épistémologique est donc un réseau d'experts dont les affirmations font autorité dans le cadre des croyances qu'ils partagent et des notions qu'ils définissent. [...]
[...] La préoccupation environnementale sera d'autant plus forte que le climat international sera détendu. Il faut donc raisonner sur le long terme, ce qui pose un problème supplémentaire quand on sait que les responsables effectuent des calculs coûts/avantages en fonction de leurs échéances les plus proches, ce qui relance d'une part la question du free riding, et d'autre part la priorité du traitement des menaces économiques ou militaires, potentielles ou immédiates. La protection de l'environnement exige des concessions. Or, force est de constater que quelle que soit la force des arguments, le spectre d'une baisse du taux de profit suffit à attiser la réticence des gouvernements, des industries, des individus. [...]
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