Philippe Sébille-Lopez est un docteur en géopolitique (à l'Institut français de géopolitique) et directeur-fondateur du cabinet Géopolia. Il est un spécialiste des enjeux énergétiques et notamment des pays producteurs d'hydrocarbures. Son ouvrage riche en cartes et en tableaux, vient compléter la collection d'ouvrages dirigée par Yves Lacoste avec des géopolitiques du Caucase, de l'Arabie Saoudite et de la Côte-d'Ivoire.
La lettre d'accompagnement sur la question "Géographie des conflits" du concours 2012-2013 précise que les candidats au CAPES d'histoire-géographie devront tenir compte, au cours de leur préparation des grandes questions géostratégiques portant sur les équilibres mondiaux et continentaux et la nature de l'ordre mondial, guerres et conflits militaires de différentes natures et intensités, enjeux frontaliers et maritimes mais aussi conflits d'usage et concurrence pour l'accès aux ressources.
Ces questions géostratégiques, géopolitiques sont présentes dans cet ouvrage où l'auteur dresse des cartes d'identités géopolitiques, il s'inscrit dans la démarche géopolitique formalisée par Yves Lacoste en juxtaposant systématiquement plusieurs échelles d'analyse. "Cette vision inclut d'abord de façon classique en géopolitique, la domination sur les zones riches en ressources naturelles de première importance, à commencer par les hydrocarbures". (p. 185)
L'auteur ouvre sa réflexion sur une question apparemment simple. Le pétrole, et plus généralement les hydrocarbures, sont-ils un objet géopolitique ?
Philippe Sébille-Lopez montre dans une introduction le nouveau décor de la géopolitique du pétrole en la replaçant dans une perspective historique longue. Dans les années 1930, pour les pays développés c'était une question de politique intérieure de première importance touchant à la sécurité nationale. L'enjeu pétrolier concernait surtout les grandes puissances et quelques-unes de leurs sociétés privées ou nationales désormais conscientes que "le pétrole sert d'abord à faire la guerre". Dans les années 1970, c'était un enjeu politique majeur et planétaire, désormais l'or noir demeure la principale source d'énergie. La question pétrolière est donc passée d'une affaire politique intérieure pour quelques puissances coloniales et les pays développés, à un enjeu géopolitique majeur, du plan local au plan mondial (...)
[...] On pouvait s'attendre à un chapitre entièrement consacré à l'Union européenne bien que l'Union ne brille pas par son efficacité en matière de diplomatie énergétique. Après tout, la Chine, qui est elle aussi une grande région consommatrice mal dotée en pétrole, a un chapitre entier. [...]
[...] Avec ses conseillers, ils œuvrent pour une bonne santé et la compétitivité des industries du pays (automobile, pétrochimie, aéronautique etc.). De plus que le pétrole est vital pour l'économie nationale car il représente deux cinquièmes de l'ensemble de la demande énergétique par rapport à d'autres sources. Egalement, essentiel dans le secteur des transports où le carburant est vital pour un pays comme les Etats-Unis, les hydrocarbures sont des enjeux majeurs pour la sécurité nationale (avions, chars, hélicoptères et navires) et le déploiement de l'appareil militaire dans le monde. [...]
[...] De ce fait les Etats-Unis ont commencé par régionaliser leurs approvisionnements en commençant par le Canada, le Mexique et le Venezuela, ce qui n'est pas encore suffisant. Après les attentats du 11 septembre, né un conflit d'intérêt entre la lutte contre le terrorisme et le pétrole suite à une résolution appelant un renforcement de la coopération énergétique avec la Russie. Car les Etats- Unis qui dépendent majoritairement du Moyen-Orient craint de voir ce dernier utiliser l'argent du pétrole pour financer des actes terroristes ou la prolifération des armes de destruction massive (cf. Heritage Foundation). [...]
[...] Avant les attentats du 11 septembre 2001, les compagnies états-uniennes étaient pour une implication plus forte en Afrique et dans le golfe de Guinée récemment. En mars 2000, les compagnies pétrolières américaines: Exxon/Mobil, Chevron Texaco, Amerada Hess, Marathon Oil ou Océan Energy ont fait connaitre leur intérêt pour la région. Au large du Maroc, de la Mauritanie, de la Namibie, du Mozambique ou de Madagascar l'exploration pétrolière et gazière bat son plein de même pour le Sahara occidental annexé par le Maroc. [...]
[...] Difficile vu le nombre de paramètres à prendre en compte, les facteurs climatiques et hydrographiques. IV) Les intérêts de Washington pour l'Afrique (cf. La carte des hydrocarbures en Afrique en 2005 p.134 et le tableau sur le potentiel pétrolier en Afrique subsaharienne en 2004 p.136) Les liens entre le pétrole africain et la sécurité nationale des Etats-Unis ont déjà été établis (en théorie) dans la NEP de Cheney dès mars 2001, ces liens se sont matérialisés après les attentats du 11 septembre. [...]
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