Fiche de lecture sur "L'empire et les nouveaux barbares" de Jean-Christophe Rufin. Réflexion sur la modernité de l'analyse de Rufin, cette fiche entièrement rédigée est prétexte à une réflexion plus globale sur les rapports entre Nord et Sud et les paradigmes qui permettent de les analyser.
[...] Enfin peut-on sans doute ajouter que l'avènement de l'Internet peut être aussi un argument contre la formation d'un Empire opposé aux nouveaux barbares. L'idée d'un ‘global village' (Mac Luhan) contredit la formation d'un sud qui serait isolé du monde puisque la toile permet au contraire aux régions enclavées de sortir de leur isolement pour se rallier au mouvement de l'information globale. Quoique les gouvernements autoritaires du Sud puissent interdire, et cela se vérifie en Chine, il semble difficile de pouvoir empêcher leurs citoyens d'avoir accès au réseau. [...]
[...] Le conflit sera évité à tout instant, l'Empire ne cherchant qu'à se tenir à distance des barbares. La modernité de J.C Rufin tient certainement dans la claire voyance avec laquelle il perçoit la persistance, l'aggravation des inégalités et de la violence dans le monde même si celles-ci sont perçues dans l'unique direction du Sud. Surtout, il a su montrer lucidement que l'avenir du monde se tenait dans la gestion des divergences entre le Nord et le Sud et il a su mettre l'accent sur l'ethnocentrisme latent dans nos systèmes de valeurs, qui repoussent ce qui est étranger. [...]
[...] pp. 21-35 FIELDHOUSE, D. K. The West and the Third World. Londres : Blackwell 378p. MOUSSA, P. Caliban naufragé, les relations Nord-Sud à la fin du XX e siècle. Paris :Fayard SALAME, G. Appels d'empire. [...]
[...] Modernité de l'ouvrage : L'Empire et les nouveaux barbares de J. C. Rufin[1] Le titre de l'ouvrage de Jean Christophe Rufin fait référence à l'antiquité. Il établit un parallèle entre la destruction de Carthage (pour les romains) et la chute du mur de Berlin (pour les occidentaux). Les deux constituent des expériences de perte : une des masses disparaît, et sur l'autre se répand, avec la joie de la victoire, une angoisse inattendue Les romains se sentant perdus face au néant que sera Rome sans ses ennemis ? [...]
[...] De plus des archipels de la misère caractérisent le Sud. Les camps de réfugiés ont fixé des populations qui vivent dans la pauvreté et la dépendance sans espoir de retour, ce qui conduit à une culture mondiale des pauvres, une résurgence de la violence et à une culture nomade, malléable à souhait que redoute le Nord en quête de stabilité ; cela s'est constaté lors de la guerre au Kosovo, lorsque les pays limitrophes et européens ont clairement affiché leur désir de voir les réfugiés retourner dans leur terres, après un accueil certes accepté –mais temporaire. [...]
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