Robert Kagan, "La puissance et la faiblesse, l'Europe et les États-Unis ont-ils encore un avenir commun ?", 2002

Résumé du document

Dans cet ouvrage, écrit à l'aube de l'intervention de l'administration Bush en Iraq, Kagan établit le fondement théorique et idéologique d'une politique reaganienne de puissance militaire dans le but d'assurer l'ordre sur la scène internationale, où règnent les « lois de la jungle ». En outre, depuis l'opération Tempête du désert de 1991, une certaine hostilité s'est développée en Europe vis-à-vis de la politique va-t-en-guerre des États-Unis, hostilité à laquelle Kagan répondra vigoureusement à travers cet essai.

Extraits

[...] Robert Kagan, "La puissance et la faiblesse, l'Europe et les États-Unis ont- ils encore un avenir commun L'œuvre Of Paradise and Power, America and Europe in the New World Order a été écrite par Robert Kagan en 2002. Diplômé de Yale, de la Kennedy school of Government d'Harvard et docteur en histoire américaine, Robert Kagan est un géopoliticien américain né en 1958 à Athènes, en Grèce, et vivant avec sa famille à Bruxelles, en Belgique. Durant les années 1984 et 1985, il sera l'auteur des discours de George Shultz, secrétaire d'Etat républicain de l'administration Reagan. [...]

[...] Parallèlement, depuis leur création, les Américains avaient pour leur nation des ambitions grandioses : l'empire de la liberté était destiné à un rôle primordial dans les relations internationales, défendant les gens de la bourgade, qu'ils le veuillent ou non. Au cours du XXe siècle, le Vieux Continent fut déchiré par les deux guerres mondiales. L'implication des Etats-Unis dans chacune d'entre elles résultait de l'agression directe de leur nation, de l'attaque par les Allemands d'un navire américain à la célèbre crise de Pearl Harbor. La stratégie militaire des Etats-Unis différait déjà grandement de celle de l'Europe. [...]

[...] Protestants et catholiques ne vivaient pas dans une harmonie kantienne, c'est même cela qui engendra la vague de migration vers les Etats-Unis aux XXVIe et XXVIIe siècles. C'est en contradiction avec cette dynamique du conflit perpétuel que se sont, pour Robert Kagan, construits les Etats-Unis d'Amérique. Ces derniers se définissaient comme l'empire de la liberté, animés de valeurs, d'idéaux innovateurs supérieurs à ceux ayant existé en tout temps dans l'humanité. Ce point de vue ne prend pas en considération l'existence de Native Americans, mais l'auteur n'a pas jugé bon ici d'en faire mention. [...]

[...] C'est une société progressiste, favorable à l'ordre mondial, et la puissance permet selon aux de poser des règles dans la société internationale, et d'y établir un ordre. II) Puissance au grand coeur offre gracieusement Ordre international Paradis post-moderne Les pays européens pourraient s'ériger en grande puissance militaire, mais la sécurité apportée par les Etats-Unis est bien trop confortable, ils préfèrent se réfugier dans leur Paradis kantien, oubliant la jungle de l'extérieur, et garder leurs deniers pour financer leur système de sécurité sociale, prendre de longues vacances et travailler moins d'heures par semaine. [...]

[...] La naïveté européenne cache effectivement pour lui une réalité bien moins avantageuse. Si l'Europe a pu se créer son petit univers de paix éternelle et se permettre de ne plus utiliser la force militaire, c'est parce que les Etats-Unis se sont gracieusement chargés de le maintenir en sécurité, en déployant des troupes qui ont permis à l'Allemagne et à la France de s'allier tout en sachant qu'au moindre écart de l'un d'entre eux, Maman America serait là pour faire la loi. [...]